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Ces parents rejettent la décision de fermeture de la crèche de leur fille: "La question de la langue revient régulièrement dans le rapport"

Face à plusieurs problèmes administratifs, de sécurité ou encore linguistiques, la crèche Baby&Co de Wemmel doit fermer ses portes. Un rapport de Kind en Gezin l'y contraint. Mais plusieurs parents s'opposent à cette décision. Selon eux, les problèmes administratifs ont été réglés. Ils pensent qu'il s'agit plutôt d'un problème de langue...

La maman de Leyna et le papa de Rosie, deux petites filles qui fréquentent la crèche Baby&Co de Wemmel, ont eu la désagréable surprise d'apprendre que dès le 2 janvier 2023, ils n'auront plus de milieu d'accueil pour leur enfant.

"Une décision prise par l’institution Kind en Gezin. Cette motivation est majoritairement fondée sur la place de la langue néerlandaise au sein de la crèche. Une décision injustifiable dès lors que la langue maternelle d’une des 2 puéricultrices est le néerlandais. Une décision tout autant infondée qu’injuste, tant nos enfants s’épanouissent dans cette crèche", nous a écrit David Arzul, le papa de Rosie, via le bouton orange Alertez-nous.

Plusieurs motifs sont avancés dans le rapport établi par Kind en Gezin, l'équivalent de l'ONE en communauté flamande.

"Un rapport qui a été basé sur plusieurs faits : administratifs, mais surtout la langue, et depuis, tous ces points-là ont été régularisés", explique le père de famille.

Pour Meryem Marhfour, la maman de Leyna, "la nouvelle de la fermeture est tombée comme une bombe". Elle a elle aussi lu le rapport : "J'ai vu plusieurs points qui étaient, de mon point de vue, très futiles, et j'ai vu que la question de la langue revenait régulièrement. Donc je pense que c'est plutôt un problème de langue alors que certes, la gérante est francophone, mais elle a une assistante qui est néerlandophone".

Si ma fille était en insécurité, elle ne serait pas dans cette crèche

Quant aux éventuels manquements du point de vue de la sécurité qui sont épinglés dans le rapport, David Arzul n'y croit pas. "J'ai confiance en cette crèche à 2000%. Les points de sécurité qui sont mis en avant ne sont pas réels, vraiment pas. Si ma fille était en insécurité, elle ne serait pas dans cette crèche", lance-t-il.

Pour tous les problèmes administratifs signalés par Kind en Gezin, il précise que "tous ont été réglés depuis le rapport, avec le support des parents".

Son de cloche légèrement différent pour le bourgmestre de Wemmel, Walter Vansteenkiste, qui précise que cet établissement est dans le viseur de Kind en Gezin depuis longtemps.

"Cela fait presque 4 ans que l'institution est suivie par l'agence avec des interventions multiples. Je déplore la décision, mais je comprends quand même un peu quand je vois le parcours", explique-t-il. Il parle de "raisons classiques : fonctionnement, sécurité, et de personnel" pour justifier cette décision de fermeture, mais nie toute problématique linguistique.

"Dans une commune à facilité, on a vite tendance à chercher une raison communautaire"

"Dans une commune à facilité, on a vite tendance à chercher une raison communautaire, mais ce n'est pas le cas. Je crois qu'il y a une dizaine de problèmes qui se posent dans cette institution. Notamment le fait que la responsable n'est pas toujours présente et qu'elle doit avoir un niveau de base en néerlandais, mais ce n'est qu'un aspect de ce dossier, et ce n'est pas ce qui a convaincu l'inspectrice de prendre cette décision difficile", poursuit-il.

Le bourgmestre déplore cette fermeture, d'autant que Wemmel manque de milieux d'accueil pour la petite enfance.

La maman de Leyna n'envisage pas une seconde de devoir chercher une autre crèche pour sa fille. "Je ne veux pas de place dans une autre crèche. Je voudrais que mon enfant reste dans cette crèche parce que tout se passe bien, il n'y a aucune raison valable pour que cette crèche ferme".

Face à la pénurie de place en milieu d'accueil, elle ne comprend pas qu'on veuille fermer une crèche pour une raison de langue. Une pétition a également été lancée. 

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