Géant d'acier et de bois d'une cinquantaine de tonnes, le Minotaure, attraction de la Halle de La Machine à Toulouse, prend vie grâce à ses machinistes: actionnant une myriade de câbles et manettes, ils dotent même cette créature mythique d'émotions. "C'est notre Toto !", lance tendrement Jo Smith à sa descente de la nacelle accrochée au bas du large torse, gravé de cicatrices et tatouages. Telle une danseuse, elle y manipule avec grâce l'exosquelette via lequel se meuvent les bras puissants et les énormes sabots du Minotaure. Au-dessous d'elle, une autre femme conduit le géant mi-homme, mi-taureau, doré à la feuille d'or, et haut d'une dizaine de mètres pour 45 de long. Caché derrière son dos, un troisième machiniste le fait mugir, cracher, souffler, surveillant la pression via des manomètres. Sur une musique d'épopée, une quatrième le guide au sol, comme un agent de piste devant un avion. Et une cinquième, équipée de casque et micro comme les autres, ferme la marche, assurant la sécurité des voyages du