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Aujourd’hui, plusieurs organisations du secteur des soins à domicile ont décidé de manifester à Bruxelles et en Wallonie pour un refinancement des soins. En Belgique, c’est l’Inami qui fixe les barèmes de ces actes. Ces montants sont jugés trop faibles notamment avec l’augmentation du prix de la vie. Nos équipes ont suivi Rachel, infirmière à domicile à Liège.
Tous les matins, Rachel, infirmière à domicile, démarre un marathon de soins à Liège. "32 sur la journée", précise-t-elle. "C'est habituel."
Son métier, elle l'exerce depuis 25 ans mais aujourd'hui la charge de travail est devenue insoutenable. "Je ne voudrais pas être à sa place", compatit l'un de ses patients. Elle n'arrête pas. "Normalement c'est 5 soins dans l'heure, l'Inami comptait 10 minutes chacun mais on leur a dit que c'était pas possible, que c'était 15 minutes, il ne faut quand même pas bousculer le patient…", explique-t-elle. "Le temps de le déshabiller, le laver, le rhabiller…"
Fin de journée à 21h
Même pas le temps de prendre le café chez une autre patiente, Stefania. "Il me faut 5 minutes passées pour être rentable ici, maximum dix minutes…", se désole Rachel au grand cœur qui va tout de même sortir les poubelles de son hôtesse.
Cinq toilettes en une heure, en comprenant les déplacements… Sans compter les aléas de circulation, qui font perdre du temps à Rachel pour ses patients. "Liège est bien connue pour ses bouchons, surtout avec le tram et tous les travaux, et en hiver on dépend du temps…", raconte-elle au volant de son véhicule.
Les patients s'enchaînent toute la journée pour cette infirmière à domicile, comme pour toutes les autres aides à domiciles. Si tout se déroule sans encombre, elle devrait avoir fini aux alentours de 21 heures..
Un barême peu rentable
En Belgique, c'est l'Inami qui fixe les montants des actes infirmiers. Par exemple, pour une injection intramusculaire, l'Inami fixe un maximum de 7,16€, auxquels l'infirmier décompte 6,26€ de frais de déplacement et 38 centimes pour le matériel. A la fin du compte, il reste donc au final 52 centimes dans la poche de l'infirmier… Pour être rentable, cette injection devrait être réaliser en 35 secondes. "C'est impossible", affirme Timoty Prevot, directeur général chez Aide & Soins à domicile. "Ce sont des conditions inhumaines pour les patients et inhumaines pour les travailleurs qui ne peuvent pas travailler comme ça dans une cadence effrénée pendant des jours et des jours…"
Ce mardi, plusieurs organisations du secteur des soins à domicile ont décidé de manifester à Bruxelles et en Wallonie pour réclamer un refinancement des soins.
C'est absurde; il faut malgré tout laisser à ces infirmières et infirmiers le temps de se déplacer d'un patient à l'autre. Dans les villages, ces déplacements peuvent prendre du temps notamment vu la distance entre 2 domiciles. En outre certains soins sont prioritaires donc le personnel peut être appelé à se rendre dans le même village à plusieurs reprises dans la même journée pour assurer les soins urgents d'abord et les autres soins et toilettes ensuite.
M B