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DOSSIER ROYAL: les royaux face aux médias, attention à la catastrophe ?

Dans le dossier royal de cette semaine, Patrick Weber revient sur le message de la reine Mathilde pour une utilisation plus sure d'Internet, qui a généré pas mal de réactions. Il revient également sur les messages des têtes couronnées dans les médias, plus largement.

Mathilde, cool ou nul ?

Tout partait pourtant d’un bon sentiment. Publier une vidéo à l’occasion de la journée internationale pour un internet plus sûr. Très sensibilisée à la problématique du cyber-harcèlement et jeune maman elle-même, Mathilde a tenu à s’engager personnellement à travers les moyens de communication moderne. Ses mots sont clairs : « Les réseaux sociaux sont des moyens très agréables et pratiques pour communiquer entre amis ou exprimer son opinion. Mais vous savez très bien qu'on ne peut pas en faire n'importe quoi. S'il vous arrive de poster des messages en ligne, faites preuve de bon sens et respectez les autres. Ne permettez pas que le harcèlement en ligne bouleverse la vie de quelqu'un. Je vous demande à tous de dire 'non' au harcèlement en ligne. » La reine regarde la caméra dans les yeux et s’adresse aux jeunes. Ce n’est pas la teneur du message qui fait réagir sur la toile mais plutôt la manière de le faire. Le ton, le rythme et le vocabulaire. Comme si Mathilde n’était pas à l’aise dans cet exercice de communication de pro, face à un prompteur. On lui reproche sa façon de parler et même d’avoir utilisé des mots jeunes comme « C'est vous qui êtes 'cool', pas lui. Car le cyber-harcèlement, c'est vraiment nul ».

Une reine ne pourrait pas dire "cool" ou "nul" ou faut-il porter une casquette à l’envers pour parler jeune ? Ok, Mathilde n’est pas animatrice de télévision mais après tout, ce n’est pas ce qu’on lui demande. Et ceux qui critiquent quand le palais s’empare des moyens modernes de communication sont les mêmes qui le font quand le palais ne le fait pas. Cool ou nul… c’est parfois dur-dur d’être une Reine branchée !


Le roi Philippe, face caméra 

Le souverain cathodique gagne en assurance... Faites l’expérience. Depuis que les rois s’adressent à tous les Belges à travers la télévision, il y a toujours eu des remarques concernant leurs prestations. On leur a reprochés de ne pas parler « comme tout le monde », de ne pas bien couper les phrases, de buter sur les ponctuations. On le disait déjà de Baudouin, comme d’Albert II ou, aujourd’hui, de Philippe. Et quand on leur reproche du côté flamand de parler avec un accent francophone, on leur dit le contraire de l’autre côté de la frontière linguistique.

Depuis son accession au trône, Philippe a gagné en aisance lors de ses allocutions télévisées. Il préfère la station debout pour parler à la caméra et pratique les changements d’axe pour rompre la monotonie d’un trop long discours face caméra. Philippe aime-t-il l’exercice ? On s’est laissé dire que oui. Sa Majesté apprécie les visites des chaînes de télé et pose de nombreuses questions aux journalistes et aux techniciens sur leur métier. Alors d’accord, ce n’est pas demain qu’on verra le Roi au JT mais il connaît de mieux en mieux les ficelles du boulot.





William et Harry, les pros de la com’

William donne une interview à la télé, en toute décontraction. Harry se paie même le luxe d’interviewer Barack Obama à la radio. Rédacteur en chef exceptionnel de la matinale de la BBC Radio 4, le prince a interviewé l’ex-président en toute décontraction. Et quand il lui a demandé s’il préférait la série Suits ou The Good Wife, l’ancien président a choisi Suits. Excellent choix puisque Meghan était l’une des héroïnes de la série !

So cool ! Voilà deux princes qui sont vraiment bien dans leur époque, deux jeunes media-celebrities de la couronne qui n’ont pas peur du petit écran. Ils ont été à bonne école puisque leur grand-mère Elizabeth II a été la première à faire entrer les caméras dans sa vie. Son couronnement a été filmé en Eurovision et elle a accueilli les caméras dans ses résidences royales. Même si elle a parfois regretté d’avoir trop « donné » aux médias, Elizabeth II sait qu’elle doit vivre avec son temps et a transmis à ses enfants et petits enfants la pratique des médias. Ses meilleurs élèves sont sans aucun doute ses petits-fils. De véritables pros… et ils ont de qui tenir !





Prince Laurent : ça passe ou ça casse

Laurent entretient une relation difficile avec les journalistes. Il est capable de blaguer avec eux comme il peut leur remonter les bretelles de manière très sèche, pour le dire de manière polie. Mais il est aussi le seul membre de la famille royale à oser pratiquer l’humour avec les représentants des médias, même si ses blagues ne sont pas toujours bien prises. On se souvient de ce cameraman flamand qu’il avait soupçonné d’être un adepte de la fumette, de ses remarques souvent « friponnes » avec des journalistes du sexe opposé ou de ses réponses cash quand les questions le dérangent « Je me fais emmerder depuis des années, on m'empêche de travailler ». Pas toujours politiquement correct mais le public adore. Comme si Laurent osait ce que le commun des mortels ne peut pas faire… Une chose est sûre, le prince connaît la force de l’image, au point aussi de s’en méfier. Une ambiguïté des rapports people-médias qui traduit bien celle de notre époque avec les moyens de communication !





Diana : la princesse avait tout compris de la télé

Au cours d’une soirée de gala à la Maison Blanche en 1985, Diana rêve de valser avec Mikhaïl Barychnikov mais c’est John Travolta qui se dirige vers la princesse et lui tend la main. Diana sourit, c’est le début d’une danse qui entrera dans la légende. Le feeling passe bien entre les deux danseurs qui partagent plusieurs points communs, dont celui d’avoir été confrontés, très jeunes, à une célébrité aussi immense que violente. Plus tard, la star de Grease livrera sa version de ce moment unique qui est resté gravé à jamais dans son esprit : « Il y avait quelque chose d'adorable en elle, on aurait dit une petite fille. J'ai eu l'impression de la ramener en enfance, je suis sûr qu'elle avait vu Grease, et pendant un moment, ce fut moi son Prince Charmant ». John Travolta n’avait jamais dansé avec une princesse mais il n’a pas hésité une seconde avant de l’inviter: « Je l'avais vue danser avec Charles peu avant donc je savais qu'elle était douée. J'ai posé ma main au milieu de son dos, j'ai baissé sa main et elle a pris confiance. Diana était authentique. »

Au cours de la même soirée, Diana au sommet de sa beauté partagea aussi une danse avec Ronald Reagan et Clint Eastwood. Si l’Amérique applaudit, Buckingham Palace toussote.Elizabeth aurait aimé que Diana s’investisse dans l’art et la culture mais la princesse ne possède ni le bagage ni l’envie de remplir ce rôle. Elle préfère la musique pop aux grandes envolées classiques. Pas intellectuelle pour un penny, elle regarde les soaps à la télévision et se promène dans les couloirs du palais, un walkman vissé sur les oreilles. Diana connaissait tellement bien la télé qu’elle s’en est servie dans sa célèbre confession cathodique. Elle a apprivoisé la caméra, appris à la regarder et à s’en éloigner. Si elle n’avait pas été princesse, elle aurait été une remarquable actrice. Comme sa future belle-fille, une certaine Meghan Markle !

Par Patrick Weber, chroniqueur royal RTL. Retrouvez-moi tous les soirs dans On refait le monde sur Bel RTL à 18h30 et dans Place Royale sur RTL TVI.

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