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Athlétisme: Blessing Okagbare lourdement sanctionnée pour dopage

La sprinteuse nigériane Blessing Okagbare, exclue des Jeux Olympiques de Tokyo pour dopage, a été lourdement sanctionnée en écopant d'une suspension de 10 ans pour usage de substances prohibées et non-coopération dans l'enquête menée par les autorités antidopage.

Cette annonce intervient le même jour que celle du retrait de sa médaille d'argent au relais 4x100 m britannique en raison du contrôle positif d'un de ses sprinteurs, Chijindu "CJ" Ujah.

L'affaire Okagbare avait secoué la planète athlétisme le jour des demi-finales et finale de la ligne droite aux JO. La Nigériane de 33 ans, considérée comme l'une des sérieuses candidates à une médaille, avait été éjectée des Jeux le 31 juillet 2021 pour dopage à l'hormone de croissance à la suite d'un contrôle réalisé hors compétition le 19 juillet. Son cas avait été aggravé après l'annonce d'un autre contrôle positif, cette fois à l'EPO, survenu plus tôt dans la saison.

L'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU) a précisé vendredi qu'Okagbare avait été suspendue cinq ans pour "multiples usages de produits prohibés" et cinq autres années pour "son refus de coopérer avec l'enquête de l'AIU".

Cette sanction intervient un mois après l'inculpation d'Eric Lira dans le cadre de la "loi Rodchenkov", qui permet aux Etats-Unis de poursuivre toute personne impliquée dans une affaire de dopage dans une compétition internationale.

Lira, qui se présente comme un médecin "kinésiologue et naturopathe" installé au Texas, est accusé d'avoir fourni des produits dopants à deux athlètes avant les JO de Tokyo dont l'un a été identifié comme étant Blessing Okagbare, a indiqué l'AIU.

L'acte d'accusation, établi par le procureur fédéral pour le district Sud de New York, Damian Williams, comprend une correspondance cryptée entre Okagbare, nommée en tant qu'"Athlète N.1", et Lira dans laquelle la sprinteuse témoigne de l'efficacité des substances utilisées lors des qualifications olympiques nigérianes, le 17 juin à Lagos.

- "Prête pour dominer" -

"Eric, mon corps se sent si bien. Je viens de courir 10 sec 63 sur 100 m vendredi avec un vent de 2,7 m/s. Je suis tellement heureuse. Quoi que tu aies fait, ça marche si bien", avait écrit Okagbare à Eric Lira, selon la transcription de la correspondance citée dans la décision du Tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d'athlétisme.

"Tu seras prête pour dominer", lui avait répondu Lira.

Un autre message d'Okagbare, envoyé juste après son test positif révélé durant les Jeux, figure également das l'acte d'accusation.

"Appelle-moi d'urgence. Ils disent que mon test est positif à l’hormone de croissance. Je ne comprends pas", avait écrit Okagbare à Eric Lira.

"Nous saluons la décision du Tribunal disciplinaire, a déclaré Brett Clothier, le patron de l'AIU. Une suspension de 10 ans est un message fort contre les tentatives intentionnelles et coordonnées de tricherie au plus haut niveau de notre sport. C'est un résultat qui a été motivé par nos tests ciblés basés sur le renseignement ainsi que par notre engagement à enquêter sur les circonstances ayant mené au test positif."

Okagbare, qui a 30 jours pour faire appel de la décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), faisait partie d'un groupe de très haut niveau basé en Floride et entraîné par l'Américain Rana Reider, qui comporte notamment l'Américain Trayvon Bromell et le récent champion olympique canadien du 200 m Andre de Grasse.

Vice-championne olympique de la longueur à Pékin en 2008 et vice-championne du monde en 2013, la Nigériane possède un record personnel sur 100 m de 10 sec 79 (2013), ancien record d'Afrique.

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