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C1: contre Manchester United, Kimpembe affronte son passé

Décisif pour le meilleur et pour le pire quand Manchester United avait éliminé le Paris SG de Ligue des champions en 2019, Presnel Kimpembe retrouve Old Trafford mercredi dans une situation tout aussi tendue pour son équipe.

L'entraîneur parisien Thomas Tuchel l'a répété: cet avant-dernier match de la phase de groupes est une "finale". Une défaite peut mettre le PSG au bord d'une élimination qui serait un accident industriel pour le club et ses ambitieux propriétaires qatariens.

Cette forte pression doit agir comme un révélateur des progrès du défenseur international de 25 ans, depuis la cruelle élimination, il y a un an et demi, en 8es de finale face aux "Red devils".

Auteur de son premier but sous les couleurs de son club formateur à l'aller, au cours d'une soirée réussie au Théâtre des rêves (2-0), "Presko" s'était rendu coupable au retour d'une main litigieuse dans sa surface, dans le temps additionnel.

Le penalty, transformé par Marcus Rashford, avait scellé le 3-1 des Mancuniens, qualifiés à la surprise générale malgré de nombreuses absences. Pour le PSG, c'était une nouvelle humiliation européenne à digérer...

Mais ce cauchemar a été un "déclic" dans sa carrière, a reconnu en octobre le champion du monde 2018. "L'après-Coupe du monde a été très difficile pour moi. Cela a été compliqué mais j'ai beaucoup travaillé pour pouvoir me relever", a-t-il dit.

- Vice-capitaine -

Le natif de Beaumont-sur-Oise, l'un des ambianceurs du vestiaire, est aujourd'hui un pilier de la défense centrale du club, au point d'être deuxième à la hiérarchie du capitanat, derrière Marquinhos.

Dans un secteur en chantier depuis le départ de Thiago Silva cet été, entre le débat autour du repositionnement au milieu de "Marqui", les difficultés de Danilo et Abdou Diallo, ou les blessures, Kimpembe assure la continuité.

Seul Parisien à avoir participé aux onze matches de Ligue des champions la saison dernière, et membre de l'équipe-type de la compétition établie par l'UEFA, le "Maestro" est devenu joueur clé dans la quête du club, désireux de rejouer une finale de la C1, après celle perdue face au Bayern en août (1-0).

Ses progrès dans l'aspect mental l'ont conforté à cette place: finies les sautes de concentration qui lui ont longtemps été reprochées.

"Il joue de manière très sérieuse à un superbe niveau. Il a eu certains problèmes de concentration après trois, quatre matches +normaux+ à la suite, mais depuis le retour du (premier) confinement, il est vraiment extraordinaire et il reste sur ce niveau-là. Il nous apporte son courage, son agressivité et son sourire. Je suis très heureux avec lui. Il profite de chaque entraînement pour s'améliorer", l'encensait son entraîneur Thomas Tuchel avant PSG-MU en octobre.

Avec les Bleus, il a aussi gagné la confiance de Didier Deschamps, qui le titularise de plus en plus souvent aux côtés de Raphaël Varane.

- Garder la concentration -

"Il a gagné en concentration donc en maîtrise, c'est ce qui semble se dégager", a souligné début novembre le sélectionneur français, qui l'a aligné en Ligue des nations face aux adversaires les plus redoutables, notamment le Portugal de Cristiano Ronaldo.

Son défi: garder cette concentration "sur la durée", a prévenu DD, car "c'est là où il a certainement une bonne marge de progression."

En effet, malgré les louanges, "Presko" n'a pas échappé cette saison aux coups de mou inévitables d'un calendrier surchargé, ni à ceux d'une équipe qui n'arrive pas à convaincre dans le jeu.

Son match raté début novembre à Leipzig (défaite 2-1), où il a concédé un penalty avant d'être expulsé, a ravivé ses vieux démons. Il n'a pas non plus été impérial contre Bordeaux samedi en Championnat (2-2): sa remise ratée de la tête a conduit au corner de l'ouverture du score girondine.

Le match aller contre Manchester United, perdu 2-1, avait aussi été compliqué pour lui. Des bons matches, d'autres plus difficiles... Pour Presnel Kimpembe, le choc contre Manchester United doit faire pencher la balance du bon côté.

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