Accueil Sport

Cyclisme sur route: Carapaz-Van Aert-Pogacar, le podium impérial du Mont Fuji

La montagne a accouché d'un dragon! Au pied du Mont Fuji, les Jeux olympiques se sont offert samedi au Japon un podium impérial en cyclisme sur route, avec Carapaz en or, Van Aert en argent et Pogacar en bronze.

Au bout d'une course de 234 km en montagne, aussi dure qu'une étape alpestre du Tour de France, l'Équatorien de 28 ans a terminé détaché avec plus d'une minute d'avance sur un groupe de huit hommes forts, que le Belge Wout van Aert a réglé au sprint, en devançant le Slovène Tadej Pogacar à la photo finish.

"C'est la deuxième médaille d'or de l'histoire de mon pays aux Jeux olympiques, et la dernière remonte à 24 ans (NDLR : 25 ans à Atlanta-1996). C'est quelque chose de très spécial, a lâché Carapaz. C'était une course très dure. Je n'avais pas une équipe comme les autres, j'ai dû attendre mon moment."

À ceux qui pensaient que l'enchaînement Tour de France-Jeux olympiques, avec six jours seulement de récupération, serait un désavantage, les héros du jour ont apporté une réponse claire: Carapaz était troisième sur le podium parisien, Pogacar était en jaune, et van Aert s'était illustré en remportant trois étapes, une de montagne au Ventoux, un contre-la-montre et le prestigieux sprint des Champs-Elysées.

David Gaudu faisait partie de ce groupe royal et prend la 7e place.

- L'homme des volcans -

Carapaz est, depuis ce samedi, définitivement un homme des volcans. Dans son pays, il aime s'entraîner en très haute altitude sur les pentes du volcan Chiles (4.723 m), aux 14 derniers kilomètres non goudronnés. Et c'est autour d'un autre volcan qu'il s'est imposé samedi, le Mont Fuji, emblème et point culminant du Japon (3.776 m).

La course s'est décantée comme attendu dans le terrible col de Mikuni: 10 km à 10,6% de moyenne avec des passages à 20%. Dès les premiers forts pourcentages, Pogacar, déjà double vainqueur du Tour à 22 ans, a placé une attaque, faisant exploser définitivement le peloton.

Il s'est d'abord détaché, accompagné du grand espoir américain de 23 ans Brandon McNulty, et du Canadien Michael Woods. Mais derrière lui, van Aert, le Polonais Michal Kwiatkowski ou encore l'Italien Alberto Bettiol ont mené la chasse et l'ont repris avant le sommet. Un groupe de douze hommes a basculé dans la descente.

C'est dans le final accidenté, qui débouchait sur le circuit automobile du Mont Fuji (jadis utilisé par la F1), que Carapaz a définitivement faussé compagnie à ses adversaires. D'abord accompagné de McNulty, puis seul, après avoir laissé l'Américain sur place dans une petite bosse.

"Quand j'ai vu que nous étions deux dans le final avec 20 secondes d'avance, j'ai su qu'on allait se battre pour les médailles (...) mais j'ai eu des doutes jusqu'au bout parce que derrière moi il y avait des gars très forts", a-t-il avoué.

- Public japonais -

Fils d'agriculteur des hauts plateaux andins, Carapaz était déjà un héros dans son pays pour lui avoir offert en 2019 sa première très grande victoire internationale en remportant le Giro d'Italie.

Le cyclisme "est un sport qui existe à peine en Équateur", avait dit à l'époque ce gabarit léger (1,70 m, 62 kg), que son physique et ses qualités de grimpeurs plaçaient logiquement parmi les favoris sur le parcours de Tokyo.

La première épreuve cycliste de la quinzaine olympique a fait souffler un vent d'optimisme sur ces Jeux pris en otages par la pandémie: privé de cérémonie d'ouverture et des épreuves à Tokyo, le public japonais, autorisé à venir sous certaines conditions dans cette région du Japon, s'était donné rendez-vous sur le bord de la route samedi.

Des milliers des personnes ont encouragé les coureurs entre le départ de Saitama (au nord-est de Tokyo) et l'arrivée sur le circuit automobile du Mont Fuji, dont les tribunes étaient partiellement remplies.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Lindsay a perdu son compagnon dans un accident de la route et l'a appris via Facebook: "On vole une partie de l'intimité de la famille"

L'Agence Wallonne pour la Sécurité routière lance une nouvelle campagne : elle concerne la publication d'accidents de la route sur les réseaux sociaux, parfois avant même que les proches ne soient avertis. Pour ces familles, c'est la double peine lorsqu'elles découvrent le drame sur les réseaux sociaux, de manière brutale : c'est le cas de Lindsay, qui a appris la mort de son compagnon sur Facebook.   Société