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Le rejet d'un recours de la spécialiste française du 3.000 m steeple, Ophélie Claude-Boxberger, contre sa suspension provisoire après un contrôle positif à l'EPO, en septembre 2019, a été préconisé jeudi devant le Conseil d'Etat, qui a mis sa décision en délibéré.
Lors d'une très brève audience, où l'athlète française était absente, la rapporteure publique, Sophie Roussel, a demandé que tous les moyens juridiques soulevés par Claude-Boxberger soient repoussés, notamment celui selon lequel cette suspension provisoire porterait atteinte à sa présomption d'innocence.
Le Conseil d'Etat avait déjà repoussé en janvier un premier recours déposé en référé.
L'athlète de 31 ans, suspendue par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) le 4 novembre, après qu'un contrôle antidopage du 18 septembre eut révélé la présence d'érythropoïétine (EPO) dans ses deux échantillons de sang et d'urine, est au coeur d'une affaire rocambolesque.
Lors d'un rebondissement spectaculaire fin novembre, celui qui l'assistait dans sa préparation, Alain Flaccus, également compagnon de sa mère, s'est accusé en garde à vue de lui avoir inoculé une dose d'EPO à son insu, pendant qu'elle s'était assoupie, le 12 septembre lors d'un stage en altitude à Font-Romeu. Deux semaines plus tard, la Française avait participé aux Mondiaux de Doha sans briller.
Au cœur d'une histoire familiale tourmentée, Claude-Boxberger avait ensuite expliqué avoir des années plus tôt dénoncé, sans porter plainte, des faits d'agression sexuelle contre Alain Flaccus, alors entraîneur dans son club devenu le Montbéliard Belfort Athlétisme (MBA). Après ses aveux, elle a cette fois déposé plainte pour empoisonnement.
Selon sa propre version, Flaccus aurait agi par jalousie envers le médecin de l'équipe de France Jean-Claude Serra, avec qui la demi-fondeuse entretient une relation sentimentale. Il espérait que les déboires de l'athlète rejailliraient sur le médecin, depuis licencié par la fédération.
Désormais, la Française, qui clame son innocence, attend d'être convoquée devant la commission des sanctions de l'AFLD, où elle encourt jusqu'à quatre ans de suspension, sauf si elle démontre qu'elle n'a commis aucune faute ou négligence.
En parallèle, le parquet de Paris a ouvert fin novembre une information judiciaire, notamment pour trafic de produits dopants, confiée aux juges d'instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.