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Coupe du monde féminine: la France, le VAR et le penalty polémique

L'Equipe de France a remporté son troisième match de poule, lundi, à Rennes, face au Nigeria (1-0), grâce à un penalty d'abord manqué par Wendie Renard mais donné à retirer dans la foulée après un nouvel appel à l'arbitrage vidéo.

Les Bleues bénéficient-elles d'un "arbitrage maison" lors de cette Coupe du monde 2019, organisée pour la première fois en France? La question fera sûrement bondir les intéressées, leurs supportrices et leurs supporters. Elle a pourtant été posée sur plusieurs plateaux de télévision dans les heures qui ont suivi la victoire (1-0) face au Nigeria lors du troisième et dernier match de poule.

L'expression "arbitrage maison", qui remonte à des décennies, insinue que le pays hôte d'une compétition - ou le club qui reçoit lorsqu'il s'agit de matches de championnat ou de coupes - bénéficie des faveurs du directeur de jeu. Dans le football moderne, il faut ajouter au champ de l'arbitre le recours à l'assistance vidéo (VAR), qu'il ou elle peut demander mais qui peut aussi lui être proposé par les assistants préposés situés derrière des écrans.

La gardienne du Nigeria a quitté sa ligne de but trop tôt

Lundi, à Rennes, l'arbitre Hondurienne Melissa Borjas prend la décision de consulter les images après un contact dans la surface entre Ngozi Ebere et Viviane Asseyi (75e), alors que le score est de 0-0. De retour sur le terrain, elle dessine un rectangle avec ses doigts, indique le point de penalty et expulse la défenseuse nigériaine. Wendie Renard s'élance pour la France mais son tir est repoussé par le poteau droit de Chiamak Nnadozie.

Les Africaines se congratulent. En restant à 0-0, elles tiennent le point qui assure leur qualification pour les 8es de finale, alors que ce match nul suffit aussi aux Françaises pour terminer premières du groupe A. Leur joie n'est finalement que de très courte durée. L'arbitre reprend ses échanges avec les assistants, dessine un nouveau rectangle, siffle et indique de nouveau le point de penalty.

Les garants du jeu s'appuie en fait sur la loi 14 du règlement relative au penalty, qui stipule qu’au moment du tir, "le gardien de but doit avoir au moins un pied sur sa ligne". Pour Melissa Borjas et ses assistants, Chiamak Nnadozie a quitté sa ligne de but trop tôt. Elle écope même d'un carton jaune. Dans le même temps, deux Françaises ont pénétré dans la surface, ce qui est interdit aussi... Wendie Renard se présente une seconde fois. Cette fois, sa frappe termine au fond des filets.

"C'est mieux si je ne dis rien"

"Si je vous donne mon avis, j'aurai des problèmes et ils me renverront à la maison, c'est mieux si je ne dis rien", a réagi l'entraîneur suédois du Nigeria Thomas Dennerby. "Je suis déçu. Mes joueuses ont été héroïques. La France est une très bonne équipe et n'a pas besoin de l'aide de qui que ce soit pour gagner un match".

"Il y a un nouveau règlement", a de son côté commenté Corinne Diacre. "Si la gardienne de but n'a pas au moins un pied sur la ligne, c'est penalty à retirer et carton jaune. C'est très sévère. Mais ce sont les lois applicables au premier juin. Aujourd'hui, c'est en notre faveur".

L'Italie a elle aussi profité de cette règle face à la Jamaïque (5-0) avec un penalty donné à retirer. Face à la Norvège (2-1), la France avait déjà bénéficié d'un penalty après appel à la VAR, après un contact sur Marion Torrent dans la surface adverse. Eugénie Le Sommer l'avait transformé du premier coup.

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