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Après ses propos polémiques sur Zidane, Noël Le Graët est "mis en retrait" de la Fédération Française de Football

Noël Le Graët a fini par être emporté par le scandale: il a été "mis en retrait" de la présidence de Fédération française de football (FFF) par son Comité exécutif extraordinaire réuni mercredi après plusieurs polémiques.

"NLG a été mis en retrait, Philippe Diallo assure l'intérim des deux fonctions", a expliqué à l'AFP un membre du Comex, qui n'évoque pas de "démission".

Pour la directrice générale Florence Hardouin, qui entretenait des relations exécrables avec Le Graët, la sanction est plus sévère: elle est "mise à pied à titre conservatoire", a annoncé la FFF dans un communiqué.

L'intérim de Diallo doit durer "jusqu'au Comex suivant la publication du rapport d'audit" sur le fonctionnement de la FFF, commandé par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et attendu fin janvier.

Dans l'étau après ses propos à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane et la diffusion d'un témoignage sur ses comportements sexistes, Le Graët a cédé les rênes de l'instance à l'issue du Comex spécialement convoqué mercredi pour répondre à la crise qui secoue la "3F".

En poste depuis 2011, le dirigeant, âgé de 81 ans, devait y évoquer plusieurs sujets brûlants, comme la récente prolongation du sélectionneur Didier Deschamps, qui a été "validée à l'unanimité", selon la FFF.

Avec ses récentes déclarations polémiques sur Zidane, les ennuis s'accumulaient pour l'ancien maire socialiste de Guingamp.
Et les membres de l'organe décisionnaire de la Fédération (14 en comptant le président) ont peu goûté les derniers épisodes qui écornent sérieusement l'image de l'institution et laissaient planer le doute sur la capacité de son patron à aller au bout de son troisième et dernier mandat complet, prévu en décembre 2024.

Sortie irrespectueuse

La sortie irrespectueuse de Le Graët à l'égard du meneur de jeu des champions du monde 1998, dimanche sur RMC, a également embrasé le football français et suscité de nombreuses réactions indignées. Le Breton s'est excusé lundi, via un communiqué transmis à l'AFP, mais le mal était fait, aux yeux de la majorité du Comex.

Le témoignage de l'agente de joueurs Sonia Souid, l'accusant directement d'avances à répétition, n'a fait qu'accabler encore un peu plus le président octogénaire. Ses comportements sexistes supposés, notamment auprès d'anciennes salariées, sont au coeur de cet audit.

Florence Hardouin, qui notoirement ne s'entendait plus avec Le Graët, a elle aussi été mise à l'écart.

Les conclusions de l'audit lancé par le ministère des Sports sont attendues fin janvier, mais des premiers éléments ont d'ores et déjà fuité. France Inter a ainsi révélé que "plusieurs femmes" avaient "dénoncé (...) l'attitude de Noël Le Graët à leur égard", ce qui a été confirmé à l'AFP par une source proche du dossier.

Selon la radio publique, une ancienne cadre a "montré aux inspecteurs des textos et des messages WhatsApp" qui "ne sont certes pas illicites mais (...) posent question compte tenu du lien hiérarchique".

Mercredi matin, des membres des "dégommeuses", équipe composée majoritairement de lesbiennes et de personnes transgenre ont brandi devant le siège de la FFF des pancartes hostiles à Le Graët sur lesquelles on pouvait lire notamment "Le Graët: le Père Noël est une ordure", "Harcèlement sexuel, Le Graët démission".

Bonne image

Dans ce contexte explosif, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé que la FFF "mérit(ait) un président à la hauteur (...) qui permette de donner une bonne image du football français à travers la planète".

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà eu des mots très durs envers Le Graët, lundi. En conférence de presse, "AOC" avait pointé des "sorties de route" successives et appelé le Comex à "prendre ses responsabilités".

Le pouvoir politique n'a en effet aucun moyen de démettre le président de la Fédération, la Fifa étant très sourcilleuse concernant l'indépendance de ses associations membres.

Le Comex, dont la grande majorité des membres est issue de la liste que Le Graët a présentée avant sa dernière réélection, en mars 2021, a fini par lâcher son chef.
"Noël Le Graët est très malheureux", a dit le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, membre du Comex, à des journalistes à la sortie de la réunion, mercredi.

Selon les règlements, seule une Assemblée fédérale extraordinaire, convoquée par un quart du comité exécutif, peut voter la destitution du président.

Le prochain Comex après l'audit ministériel pourrait désigner un successeur à Noël Le Graët, président champion du monde en 2018, finaliste en 2022, et déchu.

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