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C1: Lyon gagne le droit de rêver contre la Juventus

Lyon a dominé la Juventus de Cristiano Ronaldo (1-0) mercredi au terme de l'une de ses plus belles soirées de la saison, pour continuer de rêver en l'exploit, après le huitième de finale aller de Ligue des champions.

Le risque de propagation du nouveau coronavirus, qui sévit dans le nord de l'Italie, n'a pas convaincu les autorités de revenir sur l'autorisation de déplacement de près de 3.000 supporters bianconeri, ni les Lyonnais d'affluer en masse au stade, à guichets fermés.

Ils ont eu raison.

L'OL a réussi l'un de ses matches les plus aboutis de la saison, si ce n'est le meilleur, au point d'envisager avec espoir la deuxième manche à Turin, le 17 mars.

Au cœur d'une saison morne, qui l'a vu s'embourber en Ligue 1, se heurter à ses ultras ou changer d'entraîneur, Lyon a enfin donné une image plus proche de ses ambitions, le soir où Cristiano Ronaldo attirait sur la ville les caméras de l'Europe.

"On a su se montrer à la hauteur de l'événement. Cela prouve qu'on peut être une grande équipe", s'est réjoui l'entraîneur Rudi Garcia.

Le timing est parfait, d'autant que l'OL est trop mal parti en Championnat pour raisonnablement espérer rejouer la C1 lors du prochain exercice. Cette éventuelle "der'" devait être belle pour le club, et elle l'a été, grâce à un héros inattendu.

- Tousart en héros -

Très souvent critiqué, Lucas Tousart a marqué un but d'avant-centre (31e), à la conclusion du superbe travail de Houssem Aouar sur le côté gauche.

Certes, la "Juve" jouait à ce moment-là à dix, car Matthijs de Ligt faisait bander sa tête ensanglantée par un choc reçu à une tempe. Mais à ce moment-là, c'est bien Lyon qui dominait, au mitan d'une première période séduisante.

Déjà unique buteur lors du huitième fatal contre Barcelone la saison passée (élimination 0-0, 5-1), le futur milieu du Hertha Berlin - qui l'a acquis en janvier contre 25 M EUR - a incarné l'envie des locaux de bien défendre et de bousculer la "Vieille Dame".

Celle-ci est parue si dépourvue, dans l'attente d'un exploit individuel de Ronaldo qui n'est jamais venu, que l'équipe de Rudi Garcia peut même nourrir le regret de ne pas avoir marqué un second but. Or, Karl Toko Ekambi a trouvé la barre (21e), puis raté son duel (41e) à la suite d'une mésentente dans la défense piémontaise.

Mais Lyon aurait aussi bien pu se faire surprendre, par un centre fuyant de CR7 (4e) ou une des frappes de Paulo Dybala (68e, 80e) et de Gonzalo Higuain (86e). Finalement, Garcia, qui a vu son équipe subir dans les dernières minutes, se contentera volontiers de ce résultat.

"La seconde période a été plus compliquée, mais j'ai aimé le fait qu'on s'accroche, qu'on soit solidaire. C'était très important de ne pas prendre de but", explique le technicien.

- Derby puis Paris -

Toujours conspué par les ultras, il tient son premier succès de référence avec les Gones, lui qui est régulièrement moqué pour son incapacité à briller face aux gros.

Il a réussi son pari d'une défense à trois, qui a été une équation trop difficile pour des Bianconeri sans idées. Celui de titulariser Bruno Guimaraes et Maxwel Cornet aussi.

Une histoire est-elle née ? La performance de l'international ivoirien a rappelé la robustesse de l'équipe qui avait tenu tête à Manchester City la saison passée (victoire 2-1, puis nul 2-2 en groupes), mais l'histoire récente des Lyonnais est trop semée de hauts et de bas pour inciter les supporters à s'enflammer.

Dimanche, contre Saint-Etienne dans un derby toujours important, puis mercredi face au Paris SG en demi-finale de la Coupe de France, Lyon aura l'occasion de confirmer. Et de montrer qu'il pourra réussir quelque chose de grand de l'autre côté des Alpes, dans trois semaines.

La saison passée, à ce stade de la compétition, la Juventus s'était bien inclinée contre l'Atlético Madrid (2-0), avant de renverser la vapeur chez elle (3-0) avec un triplé de Ronaldo.

"Pendant la première période, ce n'était pas la Juventus que l'on connait", a déclaré l'entraîneur italien Maurizio Sarri, qui promet plus d'agressivité et de rapidité au retour. La route vers l'exploit est encore longue.

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