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La finale de Coupe de France, samedi contre Nantes, est un "super cadeau" pour Fabien Barthez et les autres fidèles du Toulouse FC, qui attendent ce rendez-vous avec beaucoup d'engouement et une fierté retrouvée après 66 ans de disette et de frustrations.
Originaire de Lavelanet, en Ariège, Fabien Barthez n'a pas gardé longtemps les cages toulousaines avant de partir à Marseille, mais il a toujours conservé un fort attachement pour son club formateur et la Ville rose.
"J'ai arrêté ma carrière après la finale de 2006 (en Coupe du monde, avant un bref passage à Nantes, Ndlr) et le lendemain j'étais à Toulouse, d'où je ne suis plus parti. C'est chez moi, tout simplement", raconte-t-il à l'AFP.
Le champion du monde a officié comme consultant auprès des gardiens du TFC lors de la saison 2020/21 et ne rate depuis plus un match au Stadium, une casquette souvent vissée sur son crâne chauve.
Il ne sera pourtant pas au Stade de France samedi, pris de court par le beau parcours des Violets: "Je ne pensais pas que le club serait en finale à cette date-là. Mais je vais suivre ça de très, très près".
"C'est quelque chose de fantastique, de merveilleux", dit-il avec enthousiasme. "A Toulouse et plus globalement dans la région, on aime le sport. Cette finale, c'est un super cadeau pour tout le monde".
- "Presque honteux" -
Elle récompense l'interminable attente des supporters toulousains, qui n'ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent depuis l'unique titre du club, une Coupe de France, en 1957.
La qualification en Coupe de l'UEFA de la bande à Beto Marcico face au Naples de Maradona en 1986 ou la troisième place de Ligue 1 en 2007, avec tour préliminaire de Ligue des champions à la clé contre Liverpool, n'auront été qu'"un rayon de soleil au milieu de la grisaille" pour Frédéric Del Rey.
Ce supporter de longue date reconnaît avoir parfois été "presque honteux de revendiquer ce sang violet qui coule dans nos veines face aux omniprésents maillots rouges et noirs (du Stade toulousain)".
Dans l'ombre du club le plus titré du rugby français et européen, le "Téfécé" trainait au moment de sa relégation en Ligue 2 en 2020, à l'issue d'une saison cauchemardesque, une image de perdant qu'il a l'occasion de laisser définitivement derrière lui.
"Tous ces maillots violets que l'on voit maintenant fleurir, quelle revanche sur le mauvais sort qui a semblé s'acharner sur nos fragiles épaules de supporters", savoure Frédéric Del Rey. "Alors, peu importe le résultat, cette équipe aura remis le +Téf+ au centre du village toulousain".
- "Habitué à ne pas gagner" -
Même si les rugbymen disputeront le même jour une demi-finale de Champions Cup face aux Irlandais du Leinster, le ballon rond occupe les esprits comme jamais ces jours-ci autour de la place du Capitole, ornée de drapeaux violets et blancs.
"Je ne croise pas un mec qui me demande si je n'ai pas des places pour le Stade de France", rigole l'ancien défenseur emblématique du club Dominique Arribagé. "On était un peu habitué à ne pas gagner et là, l'histoire fait que ça devient possible".
Même si personne ne les espérait à pareille fête moins d'un an après leur retour dans l'élite, cette énorme attente pèsera-t-elle sur les épaules des Toulousains face au tenant du titre nantais?
"Pour un groupe aussi jeune et qui n'est pas habitué à ce genre de grands rendez-vous, le risque existe d'être pris par le contexte", craint Arribagé. "Le Stade de France, 80.000 personnes: ce n'est pas tous les jours que tu joues dans un endroit comme ça".
Ca ne peut même arriver que tous les 66 ans.