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L1: Marseille sur un fil, entre "fatigue mentale" et cadence infernale

Vertigineux enchaînement: avec sept matches à jouer en 22 jours, Marseille s'avance sans filet contre Lorient dimanche (20h45) en Ligue 1, coup d'envoi d'une séquence acrobatique pour des Marseillais guettés par la "fatigue mentale" à une semaine du classique face au Paris SG.

Avec le jeu intense et délié prôné par Jorge Sampaoli, l'OM a réussi sa fin d'été, étouffant nombre d'adversaires par ses courses incessantes.

Mais les choses se sont corsées une fois l'automne venu, et avec lui les cadences infernales d'une équipe olympienne à la lutte sur deux tableaux: pour le podium en L1 mais aussi pour s'extraire de la phase de poules de Ligue Europa, avec notamment une double confrontation épineuse contre la Lazio (aller à Rome jeudi prochain, retour le 4 novembre).

Cet OM-là, soudain devenu moins saignant, reste sur quatre matches officiels sans victoire. Une panne à laquelle la réception de Lorient doit permettre de remédier dimanche, en particulier le jour de l'hommage attendu du stade Vélodrome à Bernard Tapie, emblématique ex-président du club décédé le 3 octobre.

- "Court-circuit" -

Jorge Sampaoli ne s'en est pas caché, évoquant une "obligation de résultat" qui pèse dans les têtes et dans les jambes.

"La fatigue, pour moi, est plus liée à cette nécessité de gagner qu'à une fatigue physique, c'est plus une fatigue mentale", a développé l'entraîneur argentin vendredi en conférence de presse. "L'obligation de résultat est négative, ça peut provoquer un court-circuit. Il faut de la joie, de la fraîcheur (...) mais pas d'obligation de victoire, sinon ça amène trop de stress."

Stressés, les Marseillais ? Leur situation comptable n'est pas encore trop préoccupante, avec 14 points (autant que les Lorientais), un match de moins, et seulement quatre longueurs de retard sur Lens (18 pts), dauphin de l'intouchable PSG (24 pts).

Mais le calendrier, corsé, n'autorise pas le moindre relâchement: après Lorient au Vélodrome et la Lazio à Rome, c'est donc Paris qui se dressera sur la route de l'OM pour des retrouvailles brûlantes entre Sampaoli, ancien sélectionneur de l'Argentine (2017-2018), et l'astre argentin Lionel Messi, qu'il a dirigé au Mondial-2018 en Russie.

Puis il y aura un choc contre Nice pour rejouer à huis-clos à Troyes un match interrompu en août à l'Allianz Riviera en raison de débordements de supporters. Enfin, le promu Clermont, la Lazio et Metz mettront à l'épreuve la résistance des organismes et des esprits marseillais.

- Payet, le "joueur-clé" de retour -

"Il y a l'exigence du calendrier, avec de gros matches en plus: Lorient, Lazio, Paris Saint-Germain... On n'a pas le temps vraiment de se reposer, de préparer tout ça", reconnaît Sampaoli.

Mais malgré l'absence de l'ailier turc Cengiz Under, suspendu dimanche, quelques motifs d'espoirs émergent, tel la reprise du buteur Arkadiusz Milik, remis d'une longue blessure à un genou, et surtout le retour du maître à jouer Dimitri Payet, absent à Lille (défaite 2-0) car touché à un mollet.

"Pour moi, c'est le joueur-clé de cette équipe", l'a encensé Sampaoli. "Je considère que Dimitri Payet joue à un très haut niveau. Dans ma carrière d'entraîneur, c'est un des meilleurs joueurs avec qui j'ai eu à travailler. Personnellement, j'aimerais l'avoir toujours sur le terrain."

Avec cinq buts en six apparitions cette saison, le Réunionnais de 34 ans apparaît en effet indispensable au jeu marseillais, qui a péché dans la finition dernièrement. Et Payet sera crucial face à des Merlus qui n'ont perdu qu'une fois cette saison et qui excellent en contre-attaque avec les flèches Terem Moffi et Armand Laurienté.

"Avec ces étincelles qu'il apporte, (Payet) est le leader technique", insiste Sampaoli, "mais parfois il a un coup, un peu de fatigue". A l'image de toute l'équipe marseillaise, qui balance entre la peur du vide et l'ivresse des sommets qui vont s'enchaîner.

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