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Ligue 1: les Girondins évitent le couperet de la DNCG, mais les incertitudes demeurent

La Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a validé jeudi sans restriction le bilan comptable de Bordeaux pourtant annoncé déficitaire, soulageant le club au scapulaire sans pour autant rassurer les acteurs locaux opposés aux dirigeants actuels.

Ajourné le 7 juillet "pour un problème d'agenda", le rendez-vous devant le gendarme financier du foot français était attendu, presque redouté dans les chaumières girondines au regard de la dégradation de l'image du club.

Les problèmes ne manquent pas: tensions exacerbées en coulisses par les Ultramarines en guerre ouverte depuis des mois contre le président Frédéric Longuepée dont ils réclament le départ; intervention du nouveau maire de Bordeaux Pierre Hurmic réclamant à son tour la tête de ce dirigeant clivant; sans parler début juillet de la volonté de l'entraîneur portugais Paulo Sousa de quitter le navire avant qu'il ne se fracasse...

Le tableau était alarmiste, plombé également par différentes histoires compromettantes en interne, le nouveau logo décrié, et surtout des finances plus que dans le rouge - déficit estimé entre 40 et 50 millions d'euros - depuis le rachat du club en 2018 par les fonds d'investissements américains GACP et King Street.

La saison dernière, une lettre de confiance de King Street, aujourd'hui seul aux commandes, mais qui n'a pas vocation à gérer un club de foot, avait permis aux Girondins de passer sans encombre le couperet de la DNCG. Bis repetita ce jeudi.

"Cette décision attendue, confirme, malgré le contexte économique difficile, la bonne gestion du club, soutenu par son actionnaire King Street, qui démontre son engagement à long terme, ont indiqué les Girondins dans un communiqué. C'est l'occasion pour le FCGB de clore une séquence, de se concentrer sur l'évolution stratégique du club et d'entamer la nouvelle saison avec confiance et ambition".

- Austérité, compétitivité, pérennité -

Quelle sera-t-elle ? Et avec qui ? Les interrogations risquent de fuser ces prochains jours car si l'actionnaire américain a bien obtenu l'aval de l'instance de contrôle, n'a-t-il pas posé ses conditions en interne pour que cesse la gabegie ?

Ne va-t-on pas assister à un mercato austère, actif uniquement dans le sens des départs afin de combler les dépenses au risque de diminuer la compétitivité de l'équipe ?

Dans ce cas, Paulo Sousa dont l'inimitié avec son président est connue, sera-t-il encore l'homme de la situation ? A voir. En tout cas, deux semaines après avoir confié ses états d'âme aux cadres de son vestiaire et son envie d'ailleurs, c'est bien lui qui dirigeait l'entraînement ce jeudi matin - de manière plus directive que d'habitude - bloquant ainsi l'arrivée d'un éventuel successeur (Jean-Louis Gasset ?) plus +Longuepée-compatible+.

Entré dans la danse fin juin après sa victoire surprise lors des municipales, le Vert Pierre Hurmic avait demandé à "rencontrer urgemment" les dirigeants américains "pour être rassuré sur la pérennité de la présence de King Street sur le territoire bordelais et la façon dont ils envisagent l'avenir" alors qu'"il y a actuellement des bruits de vente du club qui courent".

Lui qui avait participé, la veille du deuxième tour, à une manifestation des Ultramarines contre l'actionnaire américain et la direction, va-t-il devoir mettre un peu d'eau dans son vin ?

Enfin, les Ultramarines ont pris acte eux aussi du passage réussi devant la DNCG. "Le club passe l'épreuve du feu, c'est un soulagement, a tweeté l'un de leurs représentants Laurent Perpigna. Mais il reste plus que jamais en sursis, en danger. L'important, ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage. Pas question de clore quoi que ce soit. Rien n'est fini, tout commence".

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