Accueil Sport

Pourquoi le PSG peut-il s'offrir Lionel Messi et pas le Barça? Voici les 3 raisons principales

Pourquoi Paris peut se permettre d'attirer Lionel Messi quand le FC Barcelone, un géant du football, n'en a plus les moyens ? La réponse réside dans la situation financière désastreuse des Catalans, tout autant que dans des réglementations pour le moment différentes.

Plafond salarial contraignant en Espagne 

En raison de sa situation financière catastrophique, avec des dettes de près d'un demi-milliard d'euros (475 M EUR), il était impossible pour le club catalan de proposer un nouveau contrat à la superstar argentine.

Le cocktail était toxique pour le Barça, entre des recrutements peu profitables (Coutinho, Dembélé, Griezmann), et une masse salariale hors de contrôle.

Celle-ci est soumise pour cette saison à un plafond de 348 M EUR fixé par la Ligue espagnole (LaLiga), un niveau bien inférieur à celui de l'exercice précédent.

Pour le Barça, dont la masse salariale s'élevait à 656 M EUR en 2019-20 selon les documents de la Ligue, c'était le coup de grâce.

En janvier, le quotidien El Mundo a affirmé que le contrat de Messi pour les quatre dernières saisons s'élevait à 555 millions d'euros bruts.

Selon le président barcelonais Joan Laporta, la masse salariale du club avec Messi s'élevait à "110%" du plafond requis, ce qui va obliger le club à continuer à chercher des formules pour la réduire, même avec Messi hors du club". Le dégraissage n'est sans doute pas terminé.

Fair-play financier assoupli en Europe 

Si l'opération est impossible pour Barcelone, le Paris SG peut profiter d'une fenêtre économique favorable pour recruter la superstar argentine, sans craindre des sanctions de la part de l'UEFA dans le cadre du fair-play financier (FPF).

Le FPF, introduit en 2010, interdit notamment aux clubs de dépenser plus qu'ils ne gagnent. Il a été assoupli en raison de la pandémie de Covid-19.

"Si jusqu'à maintenant le PSG n'a pas été sanctionné, je ne vois pas comment cela pourrait être le cas maintenant, car à l'échelle européenne le fair-play financier a été plus ou moins abandonné par l'UEFA. Il y a une situation post-pandémique de +stand-by+", explique à l'AFP Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football au CIES de Neuchâtel.

L'UEFA "ne veut pas empêcher les actionnaires des clubs d'injecter de l'argent frais, alors que certaines équipes sont au bord de la faillite. En plus, le PSG s'est montré très proche de l'UEFA", au moment de s'opposer au projet de Super Ligue, poursuit le chercheur.

Du répit en France 

Le gendarme financier du foot français, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), est chargé de veiller à la pérennité financière des clubs professionnels français, qui doivent lui présenter des comptes équilibrés.

Selon le dernier bilan comptable publié par la DNCG, le PSG a terminé la saison 2019-20 avec une perte avant impôts de 124,9 M EUR. Le chiffre s'élève à plus de 200 M EUR pour le précédent exercice, selon la presse.

S'il est soutenu par son riche propriétaire qatarien (QSI), le PSG aurait aussi besoin de dégraisser son effectif de stars, car l'arrivée attendue du deuxième sportif le mieux payé du monde en 2020 peut le mettre en danger vis-à-vis de la nouvelle réglementation française en matière de masse salariale.

L'article 11 du règlement de la DNCG, en annexe à la convention entre la Fédération et la Ligue, indique que "la part de la rémunération du personnel et des indemnités de mutations de joueurs n'excède pas 70% des recettes éligibles (ratio de Masse Salariale)".

Répit pour le PSG, la Ligue a décidé à l'issue de son CA le 10 décembre 2020 de "reporter à la saison 2023/2024 la possibilité de mesures en cas de dépassement cumulatif des ratios de masse salariale et de fonds propres prévus à l'article 11 du règlement de la DNCG".

Mais "si jamais l'économie revenait à rédémarrer, le PSG pourrait reprendre sa marche en avant en termes de croissance de revenus, en termes de sponsoring, marchandising et billetterie", explique à l'AFP Christophe Lepetit, chargé d'études économiques au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges.

Cette situation pourrait permettre au PSG d'assumer une masse salariale conséquente, même avec ces nouvelles régulations.

À lire aussi

Sélectionné pour vous