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Toujours en rodage, l'équipe de France féminine a lancé son année de Coupe du monde par une victoire difficile face au Danemark (1-0), mercredi à Laval en ouverture du Tournoi de France, marquée par le retour de Kheira Hamraoui.
A cinq mois du Mondial en Australie (20 juillet - 20 août), les Bleues semblent encore en recherche de repères, d'automatismes et d'un système tactique.
Sur les rives de la Mayenne, la victoire ne s'est en effet dessinée que sur un exploit personnel de Charlotte Bilbault, buteuse d'une frappe lointaine (31e), sa deuxième réalisation en sélection...
Les Françaises prennent provisoirement la tête du Tournoi de France, épreuve amicale qui fête sa troisième édition, à égalité avec la Norvège, victorieuse de l'Uruguay en début de soirée sur le même score.
Les partenaires de Wendie Renard ont rendez-vous samedi avec les Sud-Américaines et mardi avec les Norvégiennes pour tenter de soulever ce trophée honorifique, et se rassurer un peu dans l'optique du Mondial.
Leur performance du soir contre la 18e nation mondiale, sans grand nom et sans sa star Pernille Harder, n'a pas suffi, en tout cas, pour balayer les doutes qui traversent cette équipe de France depuis l'Euro-2022, terminé en demi-finale contre l'Allemagne (2-1).
Le succès permet néanmoins aux Bleues de refaire pencher la balance du bon côté, après avoir encaissé trois défaites sur leurs six derniers matches.
- Essais tactiques -
Coutumière des compositions d'équipe déroutantes, la sélectionneuse Corinne Diacre avait encore surpris en alignant d'entrée Kheira Hamraoui, préférée à la cadre Grace Geyoro malgré son temps de jeu très faible au Paris SG, où ses relations restent glaciales avec certaines partenaires quinze mois après l'agression dont elle a été victime.
Pour sa 40e sélection, un an après la 39e, la milieu de 33 ans est restée assez timide dans la construction du jeu, qui est essentiellement passé par les ailes ou par de longs ballons en direction des attaquantes.
Autre contrepied de Diacre dans le "onze" de départ, le choix d'aligner un système à cinq défenseures dont trois centrales. Seules deux des huit milieux de terrain convoquées dans la liste de 26 joueuses ont donc pu être titularisées.
Déjà testé en novembre contre la Norvège (2-1) en amical, le schéma tactique a montré ses faiblesses: des sorties de balle capricieuses, une utilisation permanente des longs ballons et des repères encore à parfaire... alors même que Renard et Kadidiatou Diani avaient pointé ces derniers jours le besoin de recréer "une identité de jeu" (Diani) et de "peaufiner les automatismes" (Renard).
- Défense expérimentale -
Les Françaises ont tout de même logiquement dominé les débats, dans le sillage d'une Estelle Cascarino intéressante pour son dépannage en tant que latérale gauche, en remplacement de Selma Bacha et Sakina Karchaoui, blessées comme Griedge Mbock et Marie-Antoinette Katoto.
C'est d'ailleurs à l'issue d'une des percées de Cascarino que Bilbault a trouvé la faille, après une relance "cadeau" de la défense danoise.
La même Estelle Cascarino a même trouvé le poteau en seconde période, sur un centre de sa soeur Delphine (53e), l'occasion la plus chaude de la rencontre.
La soirée lavalloise, dans une ambiance bon enfant et devant 7.400 spectateurs, a également permis à Diacre de revoir Sandy Baltimore, remuante sur son flanc gauche après avoir raté les deux derniers rassemblements.
La sélectionneuse a également offert sa première sélection à la Bordelaise Julie Thibaud dans une défense centrale expérimentale avec Renard et Hawa Cissoko (8 sélections).
Un secteur encore en pleine construction, à seulement cinq mois du Mondial, objectif ultime d'une sélection toujours sans trophée international...