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Le Ballon d'Or 2004, qui entraîne la sélection nationale depuis 2016, avait pourtant échoué à emmener son équipe en Russie pour la dernière Coupe du Monde. Mais il est désormais à un point d'un ticket pour l'Euro-2020, alors qu'il lui reste deux matches à jouer.
"Je veux mener ce projet à son terme (...) Atteindre l'Euro et jouer là-bas avec succès", a affirmé à l'AFP l'ancien international de 43 ans, avant la rencontre que l'Ukraine a remportée vendredi à Kharkiv contre la modeste Lituanie (2-0).
Invaincue, la "Zbirna" a créé la surprise en se hissant à la tête du groupe B grâce à 16 points récoltés en six matches. Elle devance de 5 points le Portugal de Cristiano Ronaldo, champion d'Europe en titre.
Le coach Shevchenko semble avoir trouvé un équilibre gagnant entre de jeunes talents et des piliers expérimentés, comme l'ailier de West Ham Andriy Yarmolenko ou l'attaquant du Shakhtar Donetsk Yevgen Konoplyanka.
En Ukraine, beaucoup avait pourtant critiqué sa nomination à la place de Mykhaylo Fomenko, qui avait démissionné après un Euro-2016 désastreux sans le moindre but au compteur pour la sélection ukrainienne.
Certains pointaient du doigt le manque d'expérience de Shevchenko -- qui occupe actuellement son premier poste d'entraîneur -- et sa responsabilité dans l'échec de 2016 en tant d'adjoint de Fomenko.
"Un défi immense"
"C'est un immense défi pour moi. Je l'ai accepté en toute conscience", affirme celui qui est considéré comme l'un des meilleurs buteurs de sa génération. "Plus c'est dur, et plus ma motivation est grande. Je voulais réussir avec l'équipe nationale et je croyais dans les joueurs".
Aussi curieux que cela puisse paraître, peu de voix se sont plaintes en Ukraine de son échec à qualifier son équipe au mondial 2018 en Russie.
En réaction à l'annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie, et son soutien à une rébellion séparatiste dans l'Est, beaucoup appelaient au contraire à boycotter le Mondial, même si la Zbirna se qualifiait.
Lors de cette nouvelle phase de qualification, les jeunes talents comme le défenseur de Manchester City Oleksandr Zinchenko et le champion de Belgique en titre avec Genk Ruslan Malinovskyi ont montré des signes de maturation. Assisté d'adjoints italiens, Mauro Tassotti et Andrea Maldera, l'entraîneur ukrainien a réussi à créer un jeu plus créatif et offensif.
"Je pensais que la conservation de balle et le football offensif n'étaient pas faits pour nous, faute de joueurs assez bons", reconnaît l'expert ukrainien Artem Frankov. "Mais, tout à coup, nous avons eu devant nous une équipe ukrainienne très curieuse, à la fois régénérée et avec une certaine expérience du combat".
A son meilleur niveau en tant que joueur, Shevchenko était craint pour ses contre-attaques inspirées et sa finition hors pair. Son talent s'était affirmé autant au Dynamo Kiev qu'à l'AC Milan. Il fut aussi prolifique en sélection nationale, inscrivant en tout 48 buts en 111 matchs.
Avec l'AC Milan, il remporta la ligue des Champions en 2003 après avoir inscrit un penalty décisif contre la Juventus Turin. Il remporta également la Serie A en 2004, année de sa consécration en tant que Ballon d'Or.
L'Ukrainien, surnommé "Sheva", eut ensuite moins de succès lors de son passage de deux ans à Chelsea, se contentant de la Coupe de la ligue anglaise et de la Coupe d'Angleterre. Il revint ensuite au Dynamo Kiev, où il avait acquis la gloire en remportant cinq titres de champions d'affilée à partir de 1995.
Après sa retraite sportive, Shevchenko s'est essayé à la politique mais a échoué à devenir député au Parlement ukrainien en 2012. C'est également un fan de golf : il a fini haut placé dans plusieurs compétitions mineures en Ukraine et au Royaume-Uni.