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Sebastian Vettel, "l'autre" champion allemand de F1

Un talent précoce au soir de sa carrière: l'Allemand Sebastian Vettel, qui a annoncé jeudi que la saison en cours sera sa dernière en F1, restera, malgré ses quatre titres mondiaux, toujours dans l'ombre de son illustre compatriote Michael Schumacher.

Né le 3 juillet 1987, soit exactement 17 ans et demi après Schumacher, Vettel a été titré quatre fois consécutivement (2010, 2011, 2012 et 2013), contre sept fois pour Schumacher.

Il a conquis tous ses titres au volant d'une Red Bull-Renault alors que Schumacher en a remporté deux avec Benetton (1994 et 1995) et cinq avec Ferrari (2000, 2001, 2002, 2003 et 2004).

S'il est aujourd'hui le troisième pilote de l’histoire de la F1 à compter le plus de victoires (53), là encore, il est devancé par un certain "Schumi" (91), deuxième derrière le Britannique Lewis Hamilton (103).

Mais pour faire bonne mesure, Vettel aura fait mieux que son aîné, signant une série de records de précocité, dont certains tiennent toujours...

Le natif de Heppenheim, près de Francfort, a fait ses débuts en course au Grand Prix des Etats-Unis en 2007, y marquant ses premiers points (8e place) pour devenir, à l'époque, le plus jeune pilote de l'histoire à le faire.

- Relatif échec chez Ferrari -

Passé de Sauber chez Toro Rosso (rebaptisé plus tard AlphaTauri) mi-2007, il bat un nouveau record de précocité au Japon, en étant à l'époque le plus jeune à mener une course.

Au GP d'Italie à Monza en 2008, il s'affirme comme l'un des plus sûrs espoirs de la F1 en devenant en l'espace d'un week-end, et toujours pour l'époque, le plus jeune auteur de la pole-position, le samedi, et le plus jeune vainqueur --à 21 ans et 73 jours-- le dimanche sous la pluie.

Ce record de précocité ne lui sera retiré qu'en 2016 par Max Verstappen, victorieux du GP d'Espagne à 18 ans et 228 jours.

Mais depuis ses quatre titres consécutifs remportés entre 2010 et 2013 chez Red Bull (qu'il intègre en 2009), les vents ont progressivement tourné pour l'Allemand.

C'est son relatif échec avec Ferrari qui reste le point noir de sa carrière. Arrivé en 2015 pour y remplacer Fernando Alonso, il n'aura pas plus de succès que l'Espagnol pour ramener à l'écurie italienne au sommet de la hiérarchie mondiale, le dernier titre de la Scuderia datant de 2007 avec Kimi Raïkkönen.

- Pilote engagé -

Il ne pourra faire mieux que dauphin de Lewis Hamilton et de sa Mercedes à deux reprises en 2017 et 2018, obtenant au total 14 victoires au volant des bolides rouges de Maranello.

L'aventure se terminera en 2020 dans le quasi anonymat avec une humiliante 13e place au championnat dans l'ombre de son jeune coéquipier, le Monégasque Charles Leclerc.

C'est sur une petite chanson quelque peu mélancolique entonnée au volant de sa voiture après l'arrivée de son dernier Grand Prix sur une Ferrari qu'il conclura son échec à égaler Michael Schumacher, tant au palmarès que dans le coeur des Tifosi.

Après des premières rumeurs de retraite, il décide de poursuivre sa carrière chez Aston-Martin à 33 ans mais ne fera guère mieux, terminant 12e au championnat du monde en 2021. La saison en cours ne s'annonce pas mieux, puisqu'il pointe actuellement à un piètre 14e place.

Hors des pistes, ce père de trois enfants a surtout marqué le paddock par ses combats ces dernières années.

Engagé en faveur des droits de la communauté LGBTQ+, défenseur de l'environnement, Vettel a fait de ses week-ends de Grands Prix l'étendard des causes et des actions qu'il défend au delà des circuits.

Capable d'arborer un casque portant des slogans hostiles à l'exploitation des sables bitumineux canadiens lors du dernier Grand Prix du Canada, ou encore un autre orné d'abeilles, il promeut aussi les carburants synthétiques, présentés comme une des solutions pour réduire l'empreinte carbone de la F1.

"Ma passion s'accompagne de certains aspects que j'ai appris à ne pas aimer", a-t-il reconnu jeudi dans une vidéo diffusée sur YouTube. "La volonté d'effectuer ces changements doit être beaucoup beaucoup plus forte et déboucher sur des actions aujourd'hui. Parler n'est pas suffisant et nous ne pouvons attendre. Il n'y a pas d'autre choix, la course est lancée", a-t-il affirmé.

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