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Bordeaux-Bègles s'est qualifié samedi soir pour la première fois de son histoire pour les demi-finales du Top 14 après sa victoire en barrage contre Clermont (25-16), qui l'envoie à Lille pour y affronter l'ogre toulousain.
Face au leader à l'issue de la phase régulière, qui l'a également bottée de la Coupe d'Europe en demi-finale, l'UBB n'aura rien à perdre et tout à gagner pour entrer encore plus dans l'histoire, dix ans après son accession dans l'élite.
L'autre demi-finale mettra aux prises vendredi prochain La Rochelle et le Racing 92, sorti vainqueur vendredi soir du derby parisien en barrage face au Stade Français (38-21).
"Il faudra être des morts de faim", avait répété cette semaine son manager Christophe Urios, ses joueurs l'ont pris aux mots pour se défaire de l'ASM qui dit adieu à Franck Azéma sur cette défaite. "Tout est permis quand on est dans les six", avait rappelé le manager clermontois cette semaine. Même l'élimination, après une saison en dents de scie.
C'est dur pour les Auvergnats, plus expérimentés et habitués aux phases finales, qui a démarré ce barrage avec énormément d'intentions, a dominé la plupart du temps sans parvenir à se défaire de l'étau défensif girondin, impérial en fin de match.
Car si les fulgurances ont surtout été clermontoises, le réalisme a été le sceau de Matthieu Jalibert et ses hommes qui ont récupéré dans la zone de rucks les pénalités qui ont fait la différence au score et privé par leur contre en touche les munitions de l'espoir des Jaunards.
- Rugosité défensive -
Surement impressionnée par l'enjeu, l'UBB a mis un bon quart d'heure avant de rentrer complétement dans ce barrage. Son côté novice sûrement. Entre approximations et manque de précision, elle a été spectatrice du savoir-faire asémiste, collectif le plus prolifique de la saison venu sans complexe et récompensé quasiment d'entrée.
Après un premier ballon dans l'enbut mal maitrisé (4), l'ailier Damien Penaud a repiqué trois minutes plus tard pour ouvrir les hostilités (0-7).
Ce sont les charges et l'impact au milieu du terrain de Rémi Lamérat qui a remis les Girondins dans l'avancée mais c'est surtout le sauvetage miraculeux de Maxime Lucu (31) faisant commettre un en-avant à Arthur Iturria dans l'enbut girondin alors que l'ASM menait 7-3 qui les a laissés dans le match.
Jalibert ayant bien réglé la mire après un premier échec, la confiance est revenue et la chance s'en est mêlée. Un lancer en touche d'Etienne Fourcade, égaré sur sa ligne des 5 mètres, a échoué dans les mains de Clément Maynadier pour un essai mettant Bordeaux devant au score pour la première fois (13-7, 37).
Il ne va plus le lâcher lors d'un second acte beaucoup plus stratégique, faisant le miel des buteurs (4/4 pour Morgan Parra, 6/7 pour Matthieu Jalibert) pour faire crotre le score (19-16, 63).
Avec l'entrée des bancs, la domination visiteuse s'est accentuée, la rugosité défensive des Aquitains aussi. "En phases finales, ça se joue sur des détails", le crédo a pris tout son sens lors des dix dernières minutes avec des Bordelais ne lâchant plus rien en défense et récupérant les pénalités nécessaires pour faire la différence et s'offrir le dernier carré. Le premier de son histoire !