Accueil Sport

Tour de France: Pinot, simple hic

Premier test rassurant pour Thibaut Pinot: trois jours seulement après sa chute qui avait fait craindre des lendemains difficiles, le grimpeur français a enjambé sans peine, mardi, la première embûche sur la route vers son rêve jaune lors de la 4e étape du Tour de France.

"C'était important de figurer parmi le groupe des favoris. On m'aurait dit ça hier ou avant-hier, j'aurais signé tout de suite", a soufflé le héros malheureux de juillet 2019 après la première arrivée au sommet de ce Tour de France, franchi en huitième position.

La montée finale vers Orcières-Merlette, loin d'être aussi terrifiante que le voudrait le mythe Ocana qu'elle charrie avec elle, donnait mardi matin quelques frissons au leader de Groupama-FDJ tombé le premier jour de la Grande boucle 2020.

- "Ca va beaucoup mieux" -

"Après ma chute, j'ai eu pas mal de soucis au niveau du dos et ça fait deux jours que je traîne ma misère", a confié le triple vainqueur d'étape sur le Tour. Avant de rassurer: "Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux".

Arrivé dans le même temps que le vainqueur Primoz Roglic, Thibaut Pinot conserve ses ambitions intactes. Ce qui n'est pas le cas de tous les chasseurs de classement général: l'Allemand Emanuel Buchmann a laissé 9 secondes, l'Equatorien Richard Carapaz, joker d'Ineos derrière Egan Bernal, a lui abandonné 28 secondes. Sans compter les 10 secondes de bonification cueillies par Primoz Roglic.

Pas de quoi enterrer leurs espoirs mais mercredi matin, mieux vaut être dans la position de Thibaut Pinot. "Ca s'est plutôt bien passé, Thibaut arrive dans le premier groupe. C'est une bonne journée pour nous", a confirmé son équipier Rudy Molard qui a pu protéger son leader jusqu'à 3,5 km de la ligne avant de passer le relais à David Gaudu qui a craqué 500 mètres plus loin.

Ce n'est pas encore le David Gaudu qui avait lancé Thibaut Pinot vers son succès de prestige au Tourmalet sur le Tour 2019 mais le Breton, touché au sacrum lors de sa chute le premier jour, montre un meilleur visage.

Bien meilleur que son masque de souffrance dès le départ de la 2e étape à Nice où, rapidement distancé, le lauréat du Tour de l'Avenir 2016 avait "eu très très peur" d'un retour très précoce à la maison.

- "Sur la bonne pente" -

"J'ai de moins en moins mal au tendon du genou et David se remet bien aussi", a attesté mardi Rudy Molard, allé à terre le samedi comme six de ses coéquipiers. "C'est bon signe, on est sur la bonne pente", souligne-t-il. En tout cas, dans les temps par rapport à leur plan.

Thibaut Pinot, qui veut être au contact des favoris jusqu'à la troisième semaine, "quand il faudra se montrer offensif", dessinait la stratégie la veille du grand départ à Nice: "Il faudra être présent dès dimanche (sur la 2e étape remportée par Julian Alaphilippe, ndlr) puis mardi (à Orcières-Merlette)."

Il l'est: quatorzième du général à 17 secondes de Julian Alaphilippe, il n'en rend que 10 à celui qui semble être l'homme à battre, Primoz Roglic.

"Faut se mettre dans le rythme des ascensions, il y a toujours de l'appréhension chez les coureurs, prévenait mardi matin le patron de Groupama-FDJ Marc Madiot. On va regarder ce qu'il se passe... Avant de gagner du temps, il faut éviter d'en perdre". C'est réussi.

À lire aussi

Sélectionné pour vous