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24h Motos: BMW et Ducati pour briser l'hégémonie japonaise

Les constructeurs japonais toujours présents, BMW en trouble-fête et Ducati en nouveau venu: la 43e édition des 24 heures Motos sera sans public mais pas sans spectacle ce week-end sur le circuit Bugatti du Mans.

En l'absence de public pour la première fois depuis la création de l'épreuve en 1978 en raison de la pandémie de Covid-19, seul le sportif comptera, de samedi à dimanche, loin de la "fête populaire" qu'est d'habitude l'événement, selon les mots du président de l'Automobile club de l'Ouest, Pierre Fillon.

Le plateau est également resserré: 38 motos seront au départ, contre une petite soixantaine d'ordinaire. Trente-neuf bolides étaient attendus, mais la N.57 de Mana'au Compétition a dû déclarer forfait après trois accidents lors des essais.

Sur le papier, les machines japonaises sont favorites. La victoire ne leur a jamais échappé: quatorze titres pour Kawasaki, douze pour Honda et Suzuki et quatre pour Yamaha.

Victorieuse l'an dernier, la Kawasaki N.1 a d'ailleurs reconduit son équipage, formé des Français Jérémy Guarnoni et Erwan Nigon et du vétéran espagnol David Checa. Mais elle n'a pas paru à son aise en qualifications, n'arrachant que la 7e place sur la grille.

C'est une autre moto japonaise, la Yamaha N.7, qui partira de la pole position demain, ayant dominé essais libres puis qualificatifs grâce à son trio Karel Hanika-Marvin Fritz-Niccolo Canepa.

"Depuis trois jours, on enchaîne les satisfactions", s'est réjoui après les qualifications le Tchèque Karel Hanika. Et la N.7 n'en est pas encore à son plein potentiel: "On doit trouver des solutions pour être encore plus rapides" durant la course, a pour sa part réagi Niccolo Canepa.

- Se méfier de Suzuki -

Une autre Yamaha, la N.77 de l'équipe polonaise Wojcik, voudra rééditer l'exploit qui l'a vue, il y a près d'un an, prendre la deuxième place du Bol d'or, l'autre grande course de 24 heures de l'endurance moto, annulée cette année.

La Honda N.5, emmenée par l'ex-champion du monde 125 cm3 Mike Di Meglio, partira quant à elle du quatrième rang.

Et il faudra, comme chaque année, se méfier de la Suzuki N.2 du SERT. Dix fois vainqueure de l'épreuve mancelle et quinze fois championne du monde d'endurance, l'équipe française rendrait un bel hommage à son fondateur fraîchement retraité, Dominique Méliand, qui donnera le départ de la course samedi à 12H00 (10H00 GMT).

Longtemps discret durant les essais, le SERT a brillé lors de la deuxième séance de qualifications, vendredi, pour arracher la troisième place sur la grille.

La Suzuki, leader du championnat du monde (82 pts), partira juste derrière son dauphin dans ce classement, la BMW N.37 (68 pts), qui peut nourrir l'ambition légitime d'enfin détrôner les constructeurs japonais. Troisième du Bol d'or et de l'autre épreuve disputée cette saison, les huit heures de Sepang, la N.37 visera encore un peu plus haut, dimanche.

- "Trio idéal" -

Derrière ces cinq constructeurs, un nouveau venu pourrait créer la surprise: Ducati, qui aligne pour la première fois une moto officielle sur une course de 24 heures.

L'équipage, formé par le triple vainqueur (2010 à 2012) Julien Da Costa, dont ce seront les dernières 24 Heures, l'ex-pilote de MotoGP Randy de Puniet et le Manceau Louis Rossi, vainqueur sur le même circuit en Moto3 en 2012, est décrit comme un "trio idéal" par le coordinateur de l'équipe, Jean-Michel Pfrimmer.

La moto, qui n'a jamais couru une course de 24 heures, n'est pas à l'abri des erreurs de débutant... ni de la chance du débutant.

Deux fois deuxième sur Kawasaki puis Honda, Randy de Puniet prévient d'ailleurs: "C'est l'endurance, rien n'est jamais joué (...) Il y aura des surprises", dit-il à l'AFP.

Son coéquipier Julien Da Costa abonde: "Je n'ai jamais connu une course de 24 heures sans grain de sable".

L'expérience permet de savoir qu'en endurance, tout peut arriver. C'est cette même expérience qui, en course, peut faire toute la différence.

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