Accueil Sport

MotoGP: Fabio Quartararo ou l'apprentissage de la maturité

A 21 ans, le Français Fabio Quartararo est en tête du championnat du monde MotoGP avant "son" Grand Prix national au Mans ce week-end et fait preuve d'une grande maturité pour un pilote qui n'effectue que sa deuxième saison au plus haut niveau.

Il l'a encore montré vendredi dans des conditions difficiles avec de la pluie lors de la première séance d'essais libres le matin et une piste encore humide par endroits lors de la deuxième l'après-midi. Plutôt que de chercher à réaliser un temps qui l'aurait placé dans les premiers, il a préféré "assurer" en n'obtenant que le onzième temps des deux séances combinées.

"Nous ne voulons rien faire qui pourrait nous faire perdre nos chances au championnat. Nous avons le potentiel de le remporter et, pour le moment, je l'approche course par course. Mais, dans ce genre de situation, je préfère ne pas prendre de risques et je ne veux pas être à la limite tout le temps", a reconnu Quartararo.

Il s'est bien rattrapé samedi en obtenant la pole position pour son Grand Prix national une fois le soleil revenu.

Il compte actuellement huit points d'avance au championnat sur l'Espagnol Joan Mir qui, à 23 ans, n'a guère plus d'expérience que lui au plus haut niveau.

Mais le Français a remporté cette année ses trois premières victoires en MotoGP alors que Mir affiche à ce niveau un score toujours vierge.

Quartararo est devenu du coup le premier pilote tricolore à gagner dans la catégorie reine depuis plus de 20 ans et le seul à se retrouver en tête du championnat du monde moto depuis...1954.

Il parvient aussi, avec sa Yamaha de l'écurie satellite malaisienne SRT, à devancer régulièrement les stars de l'écurie d'usine du constructeur japonais, la légende italienne Valentino Rossi (41 ans) et l'Espagnol Maverick Vinales.

Il sait déjà qu'il remplacera l'an prochain Rossi --qui a près de deux fois son âge-- dans l'écurie officielle Yamaha et aimerait bien y arriver déjà auréolé d'un premier titre face aux sept de Rossi.

Malgré son surnom d'"El Diablo", Quartararo est d'un naturel calme. Il tombe surtout peu, contrairement à Marc Marquez, le sextuple champion du monde et tenant du titre. L'Espagnol s'est fracturé le bras droit lors d'une remontée folle après une première chute lors du Grand Prix inaugural de la saison et se retrouve depuis écarté des circuits.

- Rester calme -

Cela lui permet de se concentrer sur la mise au point de sa machine. "Ce matin, nous avions de grosses différences de réglages entre les Yamaha et nous étions un peu perdus. Mais nous savons pourquoi et dans l'après-midi j'avais un relativement bon ressenti avec la moto", a-t-il souligné vendredi soir avant les qualifications de samedi et la course de dimanche pour laquelle le temps pourrait se révéler incertain.

"Ce ne sont pas les premières séances d'essais libres qui font une grande différence pendant le week-end", rappelle-t-il, en évoquant les chutes spectaculaires le même jour d'autres pilotes comme celle de Luca Marini, le demi-frère de Valentino Rossi, en Moto2.

"Alors que nous savons qu'il fera meilleur le lendemain, je préfère rester calme et ne pas faire d'erreurs stupides", affirme le jeune Niçois, "car il serait facile de perdre le championnat".

L'an dernier, pour ses débuts en MotoGP, il collectionnait les pole positions et se battait souvent en tête avant de perdre la course sur le fil.

Cette saison, il a frappé fort d'entrée avec des victoires lors des deux premières courses du championnat, au lancement retardé par la pandémie de coronavirus.

Elles ont été suivies d'un passage à vide qui l'a fait douter avant qu'il ne se relance avec une nouvelle victoire lors du dernier Grand Prix de Catalogne.

Signe de son souci de ne pas compromettre ses chances de titre, il n'a pas participé cette semaine avant la course du Mans aux essais qui se déroulaient sur le circuit portugais de Portimao. Les MotoGP n'y ont jamais couru et c'est là que se déroulera la "finale" du championnat fin novembre.

"C'était un peu risqué deux jours seulement avant de se lancer dans trois courses de suite au championnat", a-t-il estimé avant le GP de France.

"Et puis j'y ai déjà couru il y a six ans", lorsqu'il disputait le championnat espagnol. Il y avait à cette occasion signé la pole position, le meilleur tour et la victoire.

À lire aussi

Sélectionné pour vous