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Rallye d'Estonie: Tänak s'impose à domicile et se relance au championnat

Mission accomplie: Ott Tänak a remporté "son" Rallye d'Estonie --le pays d'origine du pilote Hyundai-- pour remonter à la troisième place du championnat du monde (WRC), à portée du leader Sébastien Ogier (Toyota), sur la dernière marche du podium dimanche.

Dans une saison raccourcie de treize à sept manches par la pandémie de nouveau coronavirus, Tänak le répète, lors de cette quatrième épreuve, la première depuis mi-mars: "il fallait prendre les points, il fallait gagner" et donc "la pression était là".

Profiter d'évoluer à domicile, devant 16.000 spectateurs acquis à sa cause, pour refaire son retard était l'objectif de l'Estonien lors de la première du WRC sur ses terres. Il a pris les commandes lors de la troisième spéciale de l'épreuve, la deuxième samedi matin, et a vite creusé l'écart, avant de gérer son avance.

"J'avais déjà un peu d'expérience", après s'être imposé en 2014, 2018 et 2019 dans ce rallye, couru à moindre niveau depuis 2010, a rappelé l'Estonien après son succès. "Et même si vous ne connaissez pas certaines routes, vous ressentez le soutien des gens autour et c'est une sensation géniale."

Cette victoire, la première avec l'équipe Hyundai qu'il a intégrée cette année, est plus que bienvenue, ses principaux adversaires s'étant déjà imposés (Ogier au Mexique, Thierry Neuville au Monte-Carlo, Elfyn Evans en Suède), quand lui a rendu copie blanche au Rallye Monte-Carlo après un impressionnant accident.

Il remonte de la cinquième place au classement des pilotes avec 24 points de retard sur Ogier à la troisième à treize longueurs et prolonge le combat pour conserver son titre mondial.

- "Bons points" -

Le Français, titré à six reprises entre 2013 et 2018, est certes sur le podium mais pas tout à fait satisfait de ses performances sur un terrain qu'il maîtrise moins bien que son adversaire et dans des conditions pour lesquelles sa Toyota Yaris n'était pas idéalement réglée.

"Le sentiment est mitigé car, même si gagner aurait été compliqué, mettre plus de pression sur Ott était possible et la deuxième place à notre portée, regrette-t-il. Mais sortir d'un week-end pas terrible avec 17 points, ça n'est pas si mal."

Le pilote Toyota avait huit points d'avance sur son dauphin et équipier britannique Elfyn Evans, quatrième dimanche, avant cette manche. L'écart se stabilise à neuf unités.

L'Irlandais Craig Breen (Hyundai), deuxième, complète le podium --son troisième en WRC-- et prouve qu'il a conservé ses aptitudes, même s'il n'est plus titulaire, faute de place, depuis la saison dernière. "J'ai eu l'impression de débuter à nouveau ma carrière. Je n'ai pas oublié comment faire et j'ai hâte de recommencer encore et encore !", s'est réjoui celui qui aimerait retrouver un volant à l'année chez le constructeur coréen.

Le grand perdant de cette manche de reprise, après six mois d'arrêt forcé, est Thierry Neuville (Hyundai), qui n'inscrit aucun point pour le deuxième rallye de suite, après le Mexique en mars, et recule à la cinquième place chez les pilotes, à 37 points d'Ogier.

Le Belge a cassé une roue en début d'après-midi samedi, ce qui a ruiné ses espoirs au général, puis un problème mécanique l'a "empêché de piloter vite pendant la Power Stage" dimanche et donc de sauver quelques points.

- Rendez-vous en Turquie -

Autre malchanceux, le Français Pierre-Louis Loubet, qui faisait ses débuts dans l'élite au volant d'une Hyundai après avoir remporté le titre en WRC2 (la catégorie inférieure) l'an dernier, a été lâché par sa direction dimanche matin, alors qu'il était neuvième.

Chez les constructeurs, Hyundai revient à cinq unités de Toyota, contre 21 précédemment.

La saison se poursuit en Turquie du 18 au 20 septembre, avant l'Italie du 8 au 11 octobre et la Belgique --également inédite en WRC-- du 19 au 22 novembre, sous réserve que la crise sanitaire le permette.

Le Rallye d'Estonie devait entrer au calendrier en 2021, après un événement promotionnel en 2019, mais la pandémie et la nécessité de trouver de nouvelles destinations ont précipité cette inscription.

Cette manche s'est déroulée dans le respect d'un protocole sanitaire strict mais en présence de spectateurs. L'épreuve se disputant sur route, il était inimaginable de les bannir. Ceux-ci étaient donc contrôlés au moyen de "pass" leur donnant accès à certaines zones limitées à 1.000 personnes.

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