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29 athlètes et d'énormes ambitions: la Belgique est prête pour les Mondiaux d'athlétisme de Doha

Quatorze mois après un Euro de Berlin exceptionnel (six médailles, trois titres, 5e place au tableau des médailles), l'athlétisme belge aborde les 17es championnats du monde à Doha, au Qatar. Dix jours durant, du 27 septembre au 6 octobre, sur les rives torrides du golfe Persique face aux meilleures nations mondiales, dont les Etats-Unis et les nations caribéennes et africaines, il va lui falloir compter sur le talent exceptionnel de Nafissatou Thiam et la force collective des Tornados pour exister.

En cette année préolympique - il ne reste que dix mois avant l'ouverture des JO de Tokyo - la programmation tardive de ces Mondiaux en a perturbé plus d'un. A peine douze athlètes ont réalisé les critères de sélection dans des épreuves individuelles et trois ont renoncé: les marathoniens Koen Naert et Bashir Abdi, peu attirés par les conditions de course la nuit, et Cynthia Bolingo. La vice-championne d'Europe du 400m en salle souffre toujours de son tendon d'Achille.

Grâce à l'IAAF qui a repêché 11 athlètes dans des épreuves individuelles (et offert une seconde épreuve à deux autres) et aux trois relais 4X400m, la délégation belge comprend 29 athlètes, onze de plus qu'il y a deux ans à Londres. Ils disputeront 22 épreuves individuelles et trois relais. Les objectifs seront variables.

Nafissatou Thiam, invaincue depuis les JO de Rio en 2016, ne peut viser qu'un deuxième titre mondial consécutif à l'heptathlon. Malgré deux blessures (mollet et coude) qui ont perturbé sa saison, la bachelière en géographie de Rhisnes a réalisé la meilleure performance mondiale de l'année (6.819 pts) en juin à Talence en dépit d'un lancer du disque manqué par une douleur au coude. Elle devra compter sur l'opposition de la Britannique Katarina Johnson-Thompson, sa dauphine à l'Euro de Berlin, qui la suit dans le classement de l'année (6.813 pts).

Le forfait de Jonathan Borlée, blessé à l'ischio droit le 3 septembre, est un coup dur pour les Tornados. Leur objectif premier sera d'entrer en finale et ainsi obtenir leur "boarding pass" pour les JO de Tokyo. Troisièmes des Relais mondiaux en mai à Yokohama sans Kevin Borlée, les hommes de Jacques Borlée devraient être en mesure d'y parvenir grâce à l'expérience des grands rendez-vous des champions d'Europe: Kevin Borlée, dont ce seront les 6es Mondiaux les premiers où il ne courra pas le 400m individuel, et Dylan Borlée, Jonathan Sacoor, Julien Watrin et Robin Vanderbemden. Parmi eux, seul Sacoor pour s'aligner dans l'épreuve individuelle. Le champion de Belgique, âgé de 20 ans, a pu constater au Mémorial Van Damme l'écart qui le sépare encore du top absolu sur le tour de piste.

La qualification pour Tokyo est aussi directement en jeu dans les deux autres relais. Là encore, il faut entrer en finale (Top 8) afin d'obtenir dès à présent sa place aux JO. Sans Cynthia Bolingo, les Cheetahs devront compter sur les progrès individuels des Paulien Couckuyt et Imke Vervaet pour épauler au mieux Camille Laus et Hanne Claes. En mixte, on partira davantage dans l'inconnu dans cette course qui apparaît dans le programme. Grâce à la présence de ces deux relais, absents à Londres en 2017, la parité hommes-femmes est atteinte.

Sur les 29 sélectionnés, 15 sont féminines. Elles n'étaient que 5 sur 18 dans la capitale britannique. Si Kevin Borlée et Anne Zagré abordent leurs sixièmes mondiaux, la délégation belge présente plus de la moitié de débutants. Ils sont seize: Ben Broeders, Thomas De Bock, Alexander Doom, Robin Hendrix, Isaac Kimeli, Jonathan Sacoor (présent en 2017 comme remplaçant, il n'avait pas couru), Hanne Claes, Paulien Couckuyt, Renée Eykens, Camille Laus, Claire Orcel, Manuela Soccol, Hanna Vandenbussche, Imke Vervaet, Noor Vidts ou la benjamine de 16 ans Liefde Schoemaker.

Difficile d'attendre d'eux des exploits en particulier dans les épreuves individuelles. Ce sera avant l'occasion d'acquérir de l'expérience. Mais à un an des JO, la qualification pour le rendez-vous olympique (via les minimas de plus en plus difficiles ou le classement mondial) est assurément un objectif en soi. Un souci que Hanne Claes (400m haies) et Isaac Kimeli (5000m) n'ont plus puisqu'ils ont déjà réussi les critères exigés tout comme, évidemment, Nafissatou Thiam. On peut espérer que Philip Milanov, médaille d'argent des Mondiaux de Pékin en 2015, se souviendra que c'est à Doha (mais pas dans le même stade) qu'il a battu son record national en 2016. En retrait cette saison, après sa fracture du pied qui l'avait privé d'Euro l'an dernier, il a bénéficié d'une invitation de l'IAAF. A lui d'en profiter.

Le champion d'Europe 2016 de décathlon Thomas Van der Plaetsen, souvent blessé, reste sur deux abandons dans ses derniers grands championnats (Londres 2017 et Berlin 2018). Rétabli, il a les moyens de figurer dans le Top 8 comme aux JO de Rio. Le Gantois visera avant tout les 8.350 points indispensables au voyage à Tokyo et son meilleur classement en cinq championnats du monde (13e en 2011 à Daegu).

Anne Zagré, présente aux Mondiaux depuis 2009, devra se surpasser pour entrer en finale. Le chrono de 12.84 offrirait à la hurdleuse bruxelloise une 3e participation olympique. Avant son entrée en piste à Doha, la Belgique compte 6 médailles mondiales et quinze autres top 8. N

afissatou Thiam est la seule propriétaire d'une médaille d'or (heptathlon 2017), Philip Milanov le seul vice-champion du monde (disque 2015), Kevin Borlée (400m en 2011), Olivia Borlée, Hanna Mariën, Elodie Ouedraogo, Kim Gevaert (4X100m en 2007), Mohammed Mourhit (5000m en 1999) et William Van Dijck (3000m steeple en 1987) ont aussi eu l'honneur de monter sur un podium mondial.

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