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Il a été de toutes les campagnes de La Rochelle: le deuxième ligne Romain Sazy savoure "comme un gamin" de 36 ans sa énième, et sûrement dernière, campagne de Champions Cup avant la demi-finale, dimanche, contre l'équipe anglaise d'Exeter.
Avec 335 matches depuis son arrivée à Marcel-Deflandre en 2010, Sazy a tout connu ou presque, des joies européennes aux affres de la Pro D2. Au moment d'aborder ses derniers combats, 'Le Shérif' veut désormais profiter. "Le coach (Ronan O'Gara, NDLR) le dit assez souvent: une fois qu'on est sur le canapé, c'est trop tard ! Je pense que je suis plus proche du canapé que du centre de formation (sourire)", a d'ailleurs confié Sazy.
Car, malgré toute son expérience, le capitaine des champions d'Europe en titre reste "un gamin", comme il le raconte lui-même avant la troisième demi-finale de Champions Cup de rang pour La Rochelle.
"Je suis comme un gamin tout simplement, très excité. Au départ, toutes les équipes partent pour en arriver là. Quand tu prends les matches des dernières saisons, c'est fabuleux. Mais, au final, on ne retient qu'une chose: le titre. Le chemin est encore long. Il y a de la fierté mais aussi énormément d'excitation sur l'envie d'aller au bout. Je ne pense pas que l'on peut s'habituer à de tels scénarios", a-t-il assuré. "C'est tellement fantastique, on joue pour ça, pour vivre des moments comme ça, des moments de communion."
Garant d'un certain état d'esprit, 'La Saze' a d'ailleurs pu constater l'évolution du club à la caravelle devenu un cador européen, avec un effectif truffé d'internationaux français (Alldritt, Atonio, Wardi, Tanga, Bourgarit...) ou étrangers (Skelton, Botia, Leyds...).
"On a connu d'autres cycles mais, depuis deux-trois ans, la progression est là. Chaque année, il y a des nouveautés au club, que ce soit la tribune, le centre d'entraînement... Le club se renforce, il n'y a jamais eu une année où on est resté tranquille, a contrario d'autres trajectoires de clubs", a assuré le deuxième ligne au regard perçant.
- "Content d'être sur le bateau" -
"J'ai joué à Montauban (de 2006 à 2010), j'y suis retourné: rien n'a changé. C'est pour ça qu'on est très chanceux d'être à La Rochelle, dans un club avec beaucoup d'ambition, qui attire des joueurs. Je suis content d'être sur le bateau", a-t-il encore souri.
Désormais européen convaincu, Sazy marche dans les pas de son entraîneur, l'Irlandais Ronan O'Gara, vainqueur avec le Munster (2006, 2008) avant de guider La Rochelle vers son premier sacre européen.
"Cette Coupe d'Europe nous plait énormément et +ROG+, quand il est arrivé, avait à cœur d'appuyer là-dessus. C'est une compétition qu'il connait très bien. Il nous a donné les clés, nous a titillé pour qu'on arrive à être hyper excités et nous a montré que c'était possible. C'est une compétition tellement belle avec des matches énormes !", a également raconté Sazy.
Avant d'aller chercher une deuxième étoile, les Rochelais doivent cependant battre les Chiefs d'Exeter, une équipe qu'ils n'ont jamais battue depuis leur première opposition, en 2014 en Challenge Cup. Les Français restent ainsi sur quatre revers consécutifs.
"C'est une équipe que l'on connaît, assez complète, costaude, avec des individualités sur toutes les lignes capables de faire la différence, de déplacer le ballon", se méfie d'ailleurs Sazy.
"A nous d'être très propres, de mettre notre jeu en place et faire des choses simples avec beaucoup d'intensité. C'est une étape à franchir et on veut la franchir, peu importe l'adversaire", a-t-il encore expliqué.
En finale, La Rochelle pourrait retrouver un habitué, Leinster ou Toulouse, opposés dans l'autre demi-finale. Rien n'empêche de rêver quand on est "un gamin."