Partager:
C'est un petit bijou du 19ème siècle, le château de Louvignies : un château de charme avec un petit air de "Downtown Abbey", romantique à souhait, comme si le temps s'était arrêté. Mais derrière le vernis, l'imposante bâtisse possède quelques failles, pour le plus grand désespoir de la châtelaine.
Florence de Moreau de Villegas de St-Pierre avait prévu de rénover tout l'étage, mais la crise Covid a contrecarré ses plans. "Le château n'a pas été restauré, je voulais en faire des chambres d'hôte, mais avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas eu le budget pour le faire : il faut refaire tout le plafonnage, toute la peinture, alors on se pose la question de savoir si on restaure ou pas, mais tout est en train de tomber en ruine et c'est triste".
Son ancienne chambre de petite fille n'est plus habitable, c'est toute l'électricité qu'il faut remettre aux normes. "J'ai déjà tout détapissé en vue de réélectrifier. Le problème, c'est que le budget est explosé : 25.000 euros. Avec le covid, je ne l'ai pas fait, et puis avec la guerre en Ukraine, on se demandait s'il ne valait pas mieux garder un peu d'argent et de pouvoir fuir, j'ai eu très peur, je dois dire".
C'est que la vie de château n'est pas toujours un conte de fées. En Wallonie, sur les 1.500 châteaux répertoriés, seuls 270 sont classés et ce n'est pas le cas de celui de Louvignies. Dans une annexe, à deux pas du château, c'est là que Florence nous fait découvrir son quotidien en fait très terre-à-terre.
De l'originalité pour trouver des fonds
"Je me lève, je me fais un petit café, je me fais ma liste de toutes les urgences que j'ai à gérer et puis je vais nourrir les poules, les canards, les chevaux... et puis je me mets devant mon ordinateur, comme tout le monde, pour prendre les bonnes décisions pour l'avenir de Louvignies", explique-t-elle.
Pour tenter de trouver des fonds, Florence doit faire dans l'original. Elle a eu l'idée d'exposer de la lingerie d'époque et les gens viennent visiter cela.
Florence a grandi entre l'important bâtiment et son parc à l'anglaise de 14 hectares. Depuis la mort de ses parents, elle se démène pour préserver le château et son précieux patrimoine. Une merveille architecturale, mais aussi un gouffre financier et un travail sans fin. "Je mets tout mon cœur au service de ce château parce que je trouve qu'il est exceptionnel, et il rend les gens heureux".
Ce passé, la châtelaine lui redonne vie en organisant des défilés de lingeries d'époque, toujours avec l'objectif de récolter des fonds... et à force de persévérance, Florence vient d'obtenir pour la première fois, un subside de la Fédération Wallonie-Bruxelles : 25.000 euros, juste de quoi couvrir les frais de son événement printanier.
Avec ces défilés, elle espère encore récupérer un maximum de fonds pour prendre soin de son château adoré.
Le château de Louvignies est visitable, une foule d’événements y sont organisés. Il faut réserver préalablement sur le site https://www.chateau-louvignies.be/


















