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Coupe d'Europe: Toulouse, le retour du "fait maison"

Comme à ses plus belles heures, le Stade Toulousain puise sans réserve dans son centre de formation, après une période de disette. Avec une réussite, au plan des résultats et du jeu, qui lui permet de briller en Top 14 et en Coupe d'Europe, où il défie le Leinster samedi.

Les chiffres attestent de ce retour du "made in Toulouse": une seule fois seulement, en 18 matchs officiels disputés cette saison (14 victoires, 2 défaites et 2 nuls), les Rouge et Noir ont aligné moins de dix joueurs formés au club sur une feuille de match.

Ils étaient treize, par exemple, lors de la victoire sur la pelouse des Wasps (24-16), le 8 décembre, et face au Stade Français (49-20) une semaine plus tôt. Et même quatorze à Clermont (20-20), le 23 décembre.

Les résultats suivent, puisque Toulouse surfe sur une série de 12 matches sans défaite (11 succès et un nul), sa meilleure depuis 1999, et les convocations tombent: sept stadistes, dont six formés au club (Huget, Médard, Aldegheri, Ramos, Julien Marchand et Ntamack) viennent d'être appelés pour préparer les deux premiers matches du Tournoi des six nations.

A titre de comparaison, ils n'étaient que... deux en novembre 2017, dans la foulée d'une saison noire: Dupont et Huget, seul ce dernier ayant été formé au club qui, il y a quelques saisons, avait davantage tendance à se tourner vers l'extérieur pour constituer son équipe.

"Depuis trois ans on essaie d’intensifier la qualité de la formation pour faire émerger le plus tôt possible des jeunes joueurs capables d’alimenter l'équipe première" décrypte Jérôme Cazalbou, nommé l'été dernier pour occuper un rôle de vice-président en charge du sportif. Avec pour principale mission, justement, "d'optimiser la formation".

- Transversalité -

Un choix stratégique guidé par le poids des ans, quand Ugo Mola prit la suite de Guy Novès à l’été 2015 : "Il y avait dans l'effectif des joueurs contractuellement installés (Fritz, Maestri, Dusautoir, McAlister, Albacete...), on avait une moyenne d’âge élevée par rapport aux autres et il fallait régénérer le groupe". En interne donc.

Après les Baille, Cros, Aldegheri, Ramos ou Neti lancés ces dernières saisons, Verhaeghe, Mauvaka, Manukula, Selevasio Tolofua, Lebel, Tauzin et bien sûr Ntamack ont récemment signé leur premier contrat pro avec leur club formateur.

Si la formation "a toujours été dans les gènes du club", ce dernier "a redéfini son modèle, plus facile à piloter, en anticipant l'avenir" affirme Cazalbou, sept fois champion de France et vainqueur de la Coupe d'Europe en 1996 avec le Stade Toulousain.

"Il y a désormais une transversalité totale entre les pros et le centre: on travaille à 60 joueurs qui évoluent quasiment tout le temps ensemble, comme les staffs que l’on a également mutualisés" détaille-t-il.

Grâce, notamment, à l'afflux de joueurs biberonnés au lait maison, le club a retrouvé son fameux "jeu de mains, jeu de Toulousains". "L'avantage c'est que ça nous permet d’avoir un discours et un rugby ressenti par tous avec la même sensibilité" estime ainsi Mola.

Cazalbou y voit aussi "un message" envoyé aux plus jeunes: "On vous met dans les meilleures conditions et, si vous faites ce qu'il faut, on vous fera confiance." Jusqu'à vous confier le capitanat, comme au talonneur Julien Marchand (23 ans), promu en début de saison.

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