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Des géants des mers volants: 6 navigateurs se sont lancés dans un tour du monde en solitaire inédit à bord de trimarans exceptionnels

Après les larmes versées lors du départ des pontons, les six navigateurs au départ de l'Ultim Challenge se sont élancés dimanche sous un soleil radieux au large de Brest pour la première course autour du monde en solitaire sur trimaran, un périple fou à bord de machines surpuissantes.

"Sacré départ, c'est parti (...) désormais route vers l'Espagne", a déclaré le jeune Tom Laperche (SVR Lazartigue) dans une première vidéo transmise depuis le large en milieu d'après-midi.

Peu après 13h30, Caudrelier, Laperche, Thomas Coville (Sodebo), Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), Anthony Marchand (Actual) et Éric Péron (Adagio) ont coupé la ligne de départ sur leur voilier de 32 mètres de long avec, devant leur étrave, un parcours de 40.000 km autour du globe.

Dans des conditions très clémentes pour un dimanche breton de janvier, certains des six multicoques géants ont commencé à voler sur leurs foils, ces appendices latéraux qui permettent au bateau de s'élever au dessus de l'eau pour atteindre des vitesses folles.

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Les plus rapides pourraient mettre une cinquantaine de jours pour boucler les 21.600 milles nautiques de cette course, après avoir doublé les trois caps légendaires que sont Bonne Espérance (Afrique du Sud), Leeuwin (Australie) et le Horn (Chili).

Au lever du jour, les six solitaires avaient quitté l'un après l'autre les pontons brestois sur leur voilier, lors d'au-revoir émouvants avec leurs proches dans cette ville de tous les records à la voile.

"Forcément il y a de l'émotion, mais il va falloir vite basculer en mode régatier au moment du top départ", a déclaré Anthony Marchand, 38 ans, versant une larme en retrouvant son équipe, rassemblée autour du mât de son Ultim pour l'accueillir. "On part faire une course extraordinaire, mais elle le sera vraiment quand on l'aura terminée", a-t-il ajouté.

Epouse en pleurs, famille stressée, enfants aux mines fermées, les dernières étreintes étaient chargées d'émotion lors des appareillages, qui ont débuté à 10h00 sous les applaudissements nourris d'un public venu en nombre sur le port.

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Filant dans la lueur matinale vers la ligne de départ en sortie de rade de Brest, les six marins étaient alors accompagnés de leur garde rapprochée, des équipiers qui les ont laissés seuls à quelques minutes du départ, parfois en se jetant à l'eau juste avant le coup de canon.

"Tout est réuni pour une très belle histoire, j'ai grandi ici dans le Finistère, j'ai appris à naviguer ici. Cela me porte de voir tout le monde réuni pour nous encourager. A moi de réussir ma mission désormais", a expliqué Armel Le Cléac'h, qui s'élance pour son 4e tour du monde, le premier en trimaran après trois Vendée Globe, dont une victoire en 2017.

Achever un tour du monde en solitaire sur un trimaran, bien plus rapide mais aussi bien plus fragile et risqué qu'un monocoque, est un accomplissement rarissime. Sept marins seulement ont pour l'instant réussi cet exploit, dont seulement quatre qui l'ont fait sans escale.

Le dernier en date est le Charentais François Gabart, signant le record de l'exercice en 2017, après 42 jours passés en mer lors d'une tentative hors course. Dimanche, il était sur le SVR Lazartigue pour accompagner Tom Laperche qui, à 26 ans, est désormais parti pour sa première circumnavigation.

"C'est hyper fort de le voir ici avec l'équipe. Il y a de l'impatience, du stress, de la concentration, de l'émotion, un peu de tout... Je vais en profiter à fond", a lancé Laperche, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2022.

"L'objectif, c'est déjà de passer la ligne d'arrivée avec un bateau en bon état. C'est l'un des plus gros défis de notre carrière à tous", a résumé Charles Caudrelier, vainqueur de la dernière Route du Rhum.
 

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