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Euro de judo: Gahié magistrale, Agbégnénou bredouille

"Elle était habitée!" Marie-Eve Gahié s'est montrée conquérante comme jamais pour s'offrir un deuxième titre consécutif de championne d'Europe de judo en -70 kg, samedi à Montpellier, où Clarisse Agbégnénou, repartie bredouille, a manqué de tranchant.

"Je suis très contente de cette journée de fou!", a réagi la Française de 26 ans, tombée à genoux dès sa sortie du tatami. "Je remercie Dieu parce que pour moi, tout ça, ça vient de Lui. Je suis très croyante donc merci mon Dieu, merci pour cette incroyable journée."

Expéditive tout au long de la journée, Gahié, tenante du titre, a battu en finale la Russe Madina Taimazova par ippon en moins de deux minutes. Ce fut son combat le plus long de la journée.

Sur la route de la finale, la championne du monde 2019 a été impressionnante, expédiant ses trois premiers combats en moins de 45 secondes à chaque fois. En demi-finale, elle a mis 1 min 32 sec à battre la Grecque Elisavet Teltsidou.

"Elle a pulvérisé tout le monde", a résumé son entraîneur en équipe de France Christophe Massina, qui s'est dit impressionné par sa détermination. "Aujourd'hui elle était habitée."

- Djalo revient de loin -

En concurrence avec Margaux Pinot pour la sélection olympique pour les Jeux de Paris, Gahié, non retenue pour ceux de Tokyo en 2021, a sans doute pris un avantage sur sa rivale, qui a elle été éliminée en huitièmes de finale. "J'espère avoir fait un grand pas mais il faut continuer", a-t-elle déclaré.

Elle apporte à la France un quatrième titre dans la compétition, qui se tient à huit mois des Jeux olympiques de Paris, après les sacres vendredi de Shirine Boukli (-48 kg), Luka Mkheidze (-60 kg) et Amandine Buchard (-52 kg).

L'autre médaille du jour est venue d'Alpha Djalo qui s'est paré de bronze dans la catégorie des moins de 81 kg. À 27 ans, Djalo s'offre à Montpellier sa première médaille dans un championnat international après de nombreuses tentatives.

"Je reviens de tellement loin, je me suis toujours accroché. Il faut se rendre compte de tout ce que j'ai pu faire pour en arriver là", a déclaré le Français. "La persévérance, je pense que c'est ce qui me définit aujourd'hui."

En revanche, Clarisse Agbégnénou, championne du monde et olympique en titre, a quitté elle les tatamis héraultais sans médailles. Samedi elle n'a été que "l'ombre d'elle-même", a estimé son entraîneur Ludovic Delacotte. "Il a manqué pas mal de choses."

- Une année chargée pour Agbégnénou -

Après avoir atteint les quarts de finale dans la difficulté, elle a été dominée par la Kosovare Laura Fazliu, N.2 mondiale. Beaucoup moins tranchante qu'à son habitude, elle s'est ensuite inclinée en repêchage face à la Hongroise Szofi Ozbas au terme de la prolongation, laissant échapper une occasion de prendre la médaille de bronze.

À l'issue de son élimination, la double championne olympique de Tokyo a exprimé "beaucoup de frustration". "Je suis très déçue mais je me dis que c'est aussi bien, je vais travailler, ça me met de la hargne", a-t-elle déclaré. "Je préfère perdre ici qu'aux Jeux, la sportive en moi est déçue mais ça va aller."

Agbégnénou avait fait son retour à la compétition internationale aux Championnats du monde de Doha en mai dernier après un congé maternité. Elle avait alors décroché un sixième titre, onze mois à peine après avoir donné naissance à son premier enfant.

"C'est une année qui a été très chargée, j'essaye toujours de lever la tête mais je ne suis pas un robot non plus", a-t-elle soufflé au bord des larmes. "Il y a quand même eu de bonnes choses. Je vais travailler."

"Je reviendrai bien plus forte en 2024. La lionne n'est pas près de se coucher", a-t-elle prévenu. "Il ne faut pas s'inquiéter pour moi."

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