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Masters de judo: Agbégnénou se console avec le bronze

A un an des JO, où elle visera le doublé après Tokyo, Clarisse Agbégnénou, "à 80%", a arraché une médaille de bronze au Masters mondial à Budapest, deuxième compétition la plus importante de l'année après les Mondiaux.

Après avoir donné naissance à sa fille Athéna en juin 2022, la Française avait impressionné en mai à Doha en remportant sa sixième couronne mondiale. La Française a cette fois souffert face au défi physique mais a tout de même récolté un métal.

"Je suis contente, j'ai l'esprit léger, serein, ça fait du bien de finir sur une victoire, je suis quand même fière de ce que j'ai fait", a souri Clarisse Agbégnénou, qui a dominé par ippon la Tchèque Renata Zachova pour finir une journée éreintante.

- "Humaine" -

Victorieuse d'une manière presque irréelle du Mondial pour son retour au plus haut niveau après son congé maternité, ce Masters a montré que Agbégnénou "est humaine, même si elle est hors-norme", selon son entraîneur Ludovic Delacotte.

"Si elle était à 70% aux Mondiaux, là elle était à 80%", continue le coach, "elle n'a pas pu observer une période de régénération entre les deux événements planétaires".

Mais l'entraîneur a apprécié une journée "riche d'enseignements", notamment après la demi-finale perdue contre la Japonaise Miku Takaichi, qu'elle pourrait retrouver sur la route du titre olympique. Tout comme la Kosovare Laura Fazliu, en or samedi.

En demie, contre la double vice-championne du monde Takaichi (29 ans), Agbégnénou a été mutique. La Japonaise n'avait plus battu depuis 2017 la native de Rennes. Et depuis 2012, ce n'est que la deuxième fois que la Française perd contre elle en onze confrontations.

"On se connaît depuis très longtemps, c'est un jeu d'échecs à chaque fois entre elle et moi", relève la Française, "maintenant elle a pris l'ascendant mais elle ne l'aura pas très longtemps".

En prolongation, la Japonaise l'a une première fois immobilisée au sol, sans résultat. Mais la seconde, sur une nouvelle clé de bras douloureuse, après neuf minutes de combat acharné (5 de Golden score), Agbégnénou a cédé: ippon.

Consolée par le bronze, elle est surtout "contente" de pouvoir "prendre du repos en famille" désormais. Pour le grand bonheur de sa fille Athéna, qu'elle allaite encore, et qui vagabondait fièrement sur le tatami d'entraînement avec la médaille de bronze de maman au cou.

Du repos, Agbénénou en aura besoin après ces quatre combats intenses. D'abord contre la Portugaise Barbara Timo, éliminée après trois pénalités en prolongation. Puis contre une autre Japonaise, Nami Nabekura, sur waza-ari, en quart de finale et là encore au Golden score.

- "Plus en forme qu'aux Mondiaux" -

"Je repars avec l'esprit serein, mais avec des choses à travailler", conclut-elle. "Il faut reprendre encore de la force, de l'endurance, de la technicité, trouver des moyens tactico-techniques, mais ça revient, je me sens plus en forme qu'aux Monde, même si j'avais gagné".

Vingt-troisième mondiale avant ce Masters, la Francilienne de 30 ans aura besoin après les vacances de marquer des points au ranking olympique, important avant les Jeux: les huit meilleurs de chaque catégorie y seront tête de série et s'ouvriront un peu le tableau vers le titre.

L'autre Bleue en lice lors de cette deuxième journée, la championne d'Europe 2020 Margaux Pinot (-70 kg), a perdu au deuxième tour après un âpre combat de huit minutes contre l'Espagnole Ai Tsunoda Roustant.

Seul homme engagé samedi, Benjamin Axus (-73 kg) a lui été éliminé d'entrée, alors qu'il semblait tenir son match contre le Kosovar Akil Gjakova.

Cette désillusion s'ajoute aux six éliminations précoces des Bleus vendredi, soulignant un peu plus l'absence d'une autre tête d'affiche masculine derrière la star Teddy Riner, qui a préféré faire l'impasse sur ce Masters pour privilégier l'entraînement.

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