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Sensation à Fukuoka. Le Britannique Matthew Richards a dépossédé le grand favori David Popovici de sa couronne mondiale du 200 m nage libre, mardi aux Championnats du monde de natation.
Côté tricolore, malgré quatre finalistes, la troisième journée n'a pas produit de nouvelle médaille mais le leader des Bleus Léon Marchand a assuré sa qualification pour la finale du 200 m papillon.
Le 200 m nage libre a donc vu émerger un nouveau roi âgé de 20 ans qui ne comptait jusqu'ici au niveau international que des médailles en relais.
Il s'est imposé au terme d'une course très serrée en 1 min 44 sec 30/100 devant son compatriote Thomas Dean, champion olympique à Tokyo il y a deux ans, et le Coréen Sunwoo Hwang, éjectant le tenant du titre David Popovici du podium. "Je suis sur un nuage, c'était une course folle. C'était probablement le 200 m le plus relevé depuis longtemps", s'est-il félicité.
En avance sur le record du monde aux premiers 50 mètres, Popovici a complètement craqué au cours de la dernière longueur.
"C'était horrible", a décrit le Roumain à propos de sa fin de course, avant de faire preuve de philosophie: "Mais ça veut dire qu'il y a encore une marge de progression et c'est une bonne chose. Si tout est parfait et qu'il n'y a rien à améliorer, ça veut dire qu'on a atteint ses limites et qu'on ne peut rien faire de mieux."
"C'est bien que ça arrive maintenant, je suis sûr qu'il y a un sens à tout ça et je vais en tirer des enseignements", a-t-il ajouté.
- Ledecky sur une autre planète -
Le Roumain de 18 ans sera de retour dans la piscine de Fukuoka dès mercredi matin pour les séries du 100 m nage libre, course dont il est tenant du titre et détenteur du record du monde.
Pas de surprise en revanche sur le 1500 m nage libre féminin, où Katie Ledecky s'est imposée en 15 min 26 sec et 27/100e. Avec désormais vingt titres mondiaux, l'Américaine est décidément sur une autre planète. Elle a devancé de plus de 17 secondes sa dauphine, l'Italienne Simona Quadarella.
Vingt-deux secondes derrière la lauréate, la Française Anastasiia Kirpichnikova a terminé au pied du podium, une place loin d'être synonyme de déception pour la nageuse d'origine russe et fraîchement naturalisée qui n'avait pu disputer aucune compétition internationale depuis de longs mois en raison des sanctions imposées à la Russie.
"C'est dommage mais c'est la vie", a déclaré la Française au sujet de sa quatrième place assortie d'un record personnel. "C'est pas grave, je ne vais pas pleurer parce que j'ai fait 15 min 48 sec. Quatrième mondiale, c'est pas mal, c'est très bien!"
- Un "challenge" pour Marchand -
Les autres Français engagés en finale mardi n'ont pas réussi à se hisser sur le podium. Yohann Ndoye Brouard a terminé cinquième du 100 m dos, un résultat quasi inespéré pour le nageur de 22 ans, sept mois après avoir subi une fracture du coude. "Je ne pouvais pas demander mieux cette année", a-t-il reconnu. "J'arrive à être dans les cinq meilleurs mondiaux avec 4-5 mois d'entraînement, c'est de bon augure."
Dans la même finale, Mewen Tomac a pris la huitième et dernière place, tandis que dans la même course chez les femmes, Pauline Mahieu, qui disputait ses premiers Mondiaux, a terminé sixième.
En fin de soirée au Japon, Léon Marchand a assuré sa place en finale du 200 m papillon deux jours après son sacre et son record du monde sur 400 m quatre nages. Le Français de 21 ans a réalisé le deuxième meilleur temps des demi-finales en 1 min 54 sec 21, derrière l'Américain Carson Foster.
"Je me suis bien employé. Ce n'était pas une finale donc je n'étais pas à 120% mais là j'ai vraiment mal partout", a déclaré le Toulousain, vice-champion du monde en titre de la distance, avant d'anticiper la finale de mercredi: "Ca va être un challenge, ça va être cool!" Il sera également engagé mercredi dans les séries du 200 m quatre nages.