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Réélection de Beaumont: World Rugby et la FFR démentent les accusations de corruption

World Rugby et la Fédération française (FFR) ont démenti les accusations d'une ONG représentant les joueurs des îles du Pacifique, selon laquelle la réélection en mai de l'Anglais Bill Beaumont à la tête de l'instance mondiale a été "manipulée" et entachée de "corruption".

Le rapport de l'ONG Pacific Rugby Player Welfare (PRPW), qui depuis 2016 aide les joueurs professionnels des Samoa, Tonga et Fidji évoluant dans les championnats européens, estime que les dirigeants de World Rugby ignorent sciemment la corruption dans les fédérations des îles du Pacifique.

Il appelle à une révision indépendante de l'élection de mai, lorsque le président sortant, l'Anglais Bill Beaumont, a été réélu face au candidat pro-réforme, l'Argentin Agustin Pichot, par 28 voix contre 23.

PRPW cite des articles de presse, notamment du journal L'Equipe, affirmant que la Fédération française de rugby (FFR), qui a soutenu Beaumont et offert à son président Bernard Laporte la vice-présidence de World Rugby, a négocié des promesses de matches ou des camps pour l'équipe nationale des moins de 20 ans en échange de son vote.

Le PRPW "soutient que cet accord présumé peut être assimilé à de la corruption et suggère que l'élection a été délibérément manipulée".

World Rugby a rejeté mercredi ces allégations, les qualifiant de "non fondées et erronées", Bill Beaumont ayant "été élu au travers d'un processus équitable".

. Riposte judiciaire de la FFR?

La FFR a de son côté réagi jeudi pour "s'inscrire en faux" contre les "accusations calomnieuses" de PRPW. L'instance nationale basée à Marcoussis envisage de "constituer une action en justice afin de traduire l'auteur de ces écrits devant une juridiction compétente pour diffamation publique".

Le document de 59 pages de PRPW détaille également une série d'éléments qui, selon lui, ont permis à la corruption de s'installer aux Fidji, aux Samoa et aux Tonga, créant un exode des joueurs vers des championnats lucratifs.

"L'un des terrains les plus fertiles au monde pour les talents du rugby continue d'être soumis à des notions de droits coloniaux, qui doivent maintenant être relégués à la poubelle de l'Histoire", est-il écrit.

Selon l'ONG, les fédérations des îles du Pacifique sont minées par un processus de "capture d'Etat" avec de hauts fonctionnaires du gouvernement confisquant les postes décisionnaires.

Le PRPW, qui fait part de ses "recommandations pour mettre fin aux lacunes flagrantes de la gouvernance du rugby mondial", souligne également le manque de diversité au sein des 12 membres du comité exécutif de World rugby.

"Il y a plus d'hommes portant le nom de +Brett+ en son sein que de femmes ou de personnes issues des minorités ethniques", note-t-il.

Il a également critiqué l'indépendance de la commission chargée de la révision de la gouvernance du rugby mondial lancée le mois dernier avec à sa tête l'ancien ministre britannique des sports, Hugh Robertson.

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