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Top 14: Toulon, c'est quoi le problème?

Déjà battu quatre fois sur six en Top 14, Toulon se rend chez un Montpellier requinqué au risque d'aggraver ses doutes sur son jeu et son manager, Patrice Collazo, dimanche (16h50).

- La reconstruction prend du temps

En deux saisons, le RCT a perdu l'ossature d'une équipe triple championne d'Europe, celle de Johnny Wilkinson et Bakkies Botha, encore affaiblie par les départs cet été de Duane Vermeulen, entre autres, ou les arrêts de Sébastien Tillous-Borde et Juan Martin Fernandez Lobbe, qui ont rejoint le staff.

"Il faut laisser du temps au nouveau staff et aux joueurs de s'adapter afin de mettre en place le jeu ainsi qu'une méthodologie", explique à l'AFP Aubin Hueber. Et "ça ne se fait pas en quelques mois", insiste l'ancien international et demi de mêlée du RCT

Hueber "pense que la greffe Collazo va prendre. Je connaissais le joueur, un homme de caractère. Le technicien a fait ses preuves à La Rochelle, même si le contexte est différent. A Toulon, le club a beaucoup gagné".

- Collazo peut-il redonner confiance?

"Il y a la volonté de bien faire, mais un énorme déficit de confiance", admet Collazo.

"Enchaîner les contre-performances et les blessures, cela plombe les joueurs, on le sent, mais on doit provoquer la réussite! lance-t-il. Pour l'instant, les joueurs attendent trop de choses de l'extérieur. Le pouvoir, ils l'ont sur le terrain."

Le pouvoir, Collazo l'exerce mal, selon Sébastien Chabal, qui a égratigné sa méthode sur Canal Plus. Pour le consultant, "le staff est en grande partie responsable". Patrice Collazo crie "à longueur de journée. Pour donner confiance aux joueurs il y a mieux. Si j'avais eu un entraîneur qui me criait dessus toute la journée, j'aurais été nul."

La réponse de "Patou" à celui qu'il appelle "le hipster du Canal rugby club" a été cinglante. "Je vais inviter Sébastien, s'il veut, à passer une semaine en immersion avec moi. A mes frais. Comme ça, il verra que je sais entraîner, parler à mes joueurs sans leur crier dessus".

"Par contre, s'il veut me donner un conseil pour faire une couette ou me laisser pousser la nuque longue, je prends. Car je pars de très loin", a griffé Collazo, trouvant "un peu dommage qu'un ancien joueur comme ça fasse du Pierre Menès un peu low-cost pour être crédible à la télé".

- Les avants, c'était mieux avant

Le point fort de Toulon sous Bernard Laporte, et même de toute éternité, résidait dans un pack surpuissant et conquérant. Or ce RCT là manque de matos devant.

Du coup les flèches de derrière peuvent moins briller. Madame Savea, épouse de la recrue phare de l'été, s'est beaucoup plaint sur son compte Twitter de la faiblesse du jeu qui ne permet pas à Julian Savea de recevoir assez de ballons pour exprimer son talent.

"On a l'argent pour recruter et la marge sur le salary cap, on devrait prendre cinq joueurs", a assuré à L'Équipe le président Mourad Boudjellal, dont les recruteurs prospectent en Afrique du Sud.

"Il faut que les supporters et les observateurs se rendent compte que l'effectif est moins riche", rappelle Hueber. Le champion de France 1992 avec le RCT croit à l'avenir, qui "passera par les jeunes, il y a un bon vivier à Toulon". Mais l'avenir immédiat passe par Montpellier.

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