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Plusieurs milliers de motards ont manifesté samedi en France en roulant à faible allure pour "continuer la lutte" contre l'instauration d'un contrôle technique pour les deux-roues motorisés.
Ils étaient quelque 1600 à Bordeaux, environ 750 à Lyon selon la préfecture (2000 selon les organisateurs) et 180 à Rennes à répondre à l'appel de la Fédération française des motards en colère (FFMC), derrière le slogan: "Occupez-vous de nos routes, on s'occupe de nos motos".
"Cette mesure ne servira qu'à nous faire payer quelque chose qu'on fait déjà avant de prendre la route", estime Marianne Grand, coordinatrice de la manifestation bordelaise qui a rassemblé "entre 1500 et 2000 motards" (1650 selon la préfecture).
Selon elle, la société allemande Dekra, leader européen d'inspection de véhicules motorisés, "fait du lobbying depuis deux ans pour cette mesure auprès du gouvernement afin de se renflouer les poches".
"Ce contrôle, c'est pour le business", renchérit Didier Niger, 55 ans, venu de Charente avec un ami.
"Un bon motard contrôle toujours sa moto, c'est la base", dit-il. "Pour réduire le nombre d'accidents, ils devraient plutôt améliorer l'état des routes ou baisser la TVA sur les équipements de sécurité, comme les gilets airbag qui coûtent 650 euros..."
A Lyon comme à Bordeaux, l'opération escargot encadrée par la police a provoqué ralentissements et petits bouchons, sans incidents.
Selon Paul, coordinateur adjoint de la FFMC pour le Rhône , "la part des défauts techniques sur les motos ne joue que dans 0,3% des accidents" alors que les "les infrastructures routières sont en cause de manière importante".
L'instauration d'un contrôle technique est demandé depuis 2014 par l'Union européenne pour protéger la sécurité des motards mais aussi l'environnement.
Le gouvernement avait pris un décret en ce sens en 2021, avant de le suspendre, puis de l'abroger en juillet dernier. Saisi par les associations Respire, Ras le Scoot et Paris sans voiture, le Conseil d'Etat avait réinstauré fin octobre cette mesure controversée.
Fin novembre, un document de travail gouvernemental envisageait la mise en place "à l'horizon de juin 2023" d'"un contrôle technique simplifié" par rapport à celui des voitures, d'un coût inférieur à cinquante euros.
La FFMC prévoyait samedi des défilés dans une vingtaine de ville, notamment Brest, Nancy, Clermont-Ferrand et Toulouse.
En novembre, elle avait déjà organisé des manifestations dans toute la France.