La réunion de conciliation chez Delhaize est terminée: "Ça s'est mal passé", réagissent les syndicats

Une nouvelle réunion de conciliation a eu lieu chez Delhaize ce samedi après-midi entre syndicats et direction. Le médiateur social nommé par l'administration fédérale du Travail était également présent.

"Ça s'est mal passé, parce que la direction n'a ouvert aucune porte. Donc, là où nous disons qu'il faut une ouverture, des alternatives à la franchise et respecter la loi Renault, la direction nous dit 'non, la loi Renault c'est un tabou'. Donc dans ce schéma-là, il n'y a pas moyen d'avancer. Donc c'est un coup d'épée dans l'eau, mais c'était le dernier coup d'épée, manifestement", a réagi Myriam Delmée. Selon la présidente du SETCa, l'organisation syndicale d'employés, de techniciens et de cadres, la réunion était "très tendue". "On était presque sur un ring à certains moments, parce que c'était la première fois depuis le 7 mars qu'on se voyait dans un environnement relativement restreint, et donc où on pouvait s'échanger des propos francs, pour le dire comme ça. Il y a des attitudes de la direction qui nous dérangent depuis un certain temps en matière d'intimidation, notoamment de nos travailleurs et de nos délégués, et dans ce schéma-là, on ne s'est pas gêné pour leur dire", a-t-elle ajouté.

Que prévoient alors les syndicats pour la suite? "Je crois que le conflit va se durcir, il va prendre d'autres tournures", a indiqué un représentant de la CSC, le syndicat chrétien. "On va refaire des grèves, qu'est-ce que vous voulez? On va continuer le mouvement. On va le durcir. On va s'organiser différement. On a de beaux week-ends qui s'annoncent au mois de mai, donc on va pouvoir remettre le couvert", a confié Myriam Delmée. Comment les actions vont-elles se durcir? "C'est les travailleurs qui en décideront, mais il y a beaucoup de moyens à la disposition des travailleurs pour faire mal à un employeur qui ne les écoute pas et qui les méprise", a réagi une autre représentante syndicale.

Neuf magasins fermés ce samedi

Ce samedi matin, neuf des 128 magasins Delhaize en gestion propre ont gardé porte close, a indiqué un porte-parole de la chaine de supermarchés. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles comptaient chacune trois enseignes fermées samedi matin.

Une vidéo envoyée vendredi suscite la colère des syndicats

Une vidéo a été envoyée vendredi aux collaborateurs de l'enseigne par l'administrateur délégué de Delhaize. Dans celle-ci, Xavier Piesvaux justifie le plan de franchise au regard des résultats de l'entreprise et tente de rassurer les employés. "Tous les collaborateurs des supermarchés concernés ayant un contrat avec Delhaize gardent leur emploi et poursuivent leur carrière auprès du futur affilié", affirme-t-il. "Je suis convaincu à 100% que le plan d'avenir est la seule option pour garantir un futur durable à notre entreprise".

La vidéo a provoqué la colère des syndicats. "Comment peut-il dire que le plan de franchise est la seule option alors qu'une nouvelle réunion de conciliation va avoir lieu dans quelques heures ? Xavier Piesvaux nous dit que ça ne sert à rien de négocier ?", ont réagi les syndicats.

Mouvement de grève depuis des semaines

Un mouvement de grève touche l'entreprise au lion depuis l'annonce de la direction, le 7 mars dernier, de faire passer sous franchise l'ensemble des 128 magasins détenus jusqu'ici en gestion propre. Cette annonce a provoqué la colère des employés et entrainé la fermeture d'un grand nombre de supermarchés. Ce nombre a néanmoins nettement diminué au fil des semaines.

Le dialogue social est dans l'impasse depuis l'annonce. Le mois dernier, trois conseils d'entreprises spéciaux n'ont débouché sur aucune avancée. Un médiateur social du SPF Travail a alors été nommé par le ministre du Travail, Pierre-Yves Dermagne, mais la première réunion de conciliation menée mardi s'est soldée par un échec.