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Édito: c'est une blague ?

Le GP de Belgique de Formule 1 ne fera aucun heureux. Le toboggan des Ardennes a été contraint au silence pour des raisons évidentes de sécurité. Pendant ce temps, les fans, patients comme jamais, se sont fait berner par le Saint-Argent, graal ultime d'une FIA au sommet de son indécence.

Alors c'est à ça que ça ressemble, le GP de Belgique de Formule 1 ? Ce dimanche, j'ai assisté, devant ma petite télévision, bien au chaud, à l'un des spectacles les plus ridicules que j'ai connu depuis que je regarde cette discipline. Reprenons donc les choses dans l'ordre.

15h, heure du départ théorique. Devant la pluie stagnante et les rivières d'eau formées sur le circuit, la FIA décide très justement de retarder quelque peu le départ. 15h25, le départ est donné sous la forme de deux tours derrière la Safety Car. Devant l'avis des pilotes, que la FIA a copieusement ignoré provoquant le crash de Lando Norris la veille, la direction de course renonce à un départ provisoirement. Jusque-là, aucun problème à signaler.

Ce qui se passe par la suite est d'une hypocrisie à vomir. Alors que les fans attendent déjà avec impatience le départ de ces gladiateurs lancés à pleine vitesse au Raidillon, la F1 décidé de jouer la montre. Réglementairement, le GP ne peut durer plus de 3h après le lancement de l'épreuve. 17h: en marchant sur son propre règlement, la FIA annonce soudainement que l'horloge s'arrête de tourner pour tenter un ultime départ à 18h17, lors d'une accalmie très théorique. Alléluia, on se dirige enfin vers une course, grâce à un tour de passe-passe qui ferait passer Harry Potter pour un magicien de foire. Bref.

18h17: les fans hurlent de joie, les moteurs vrombissent. La F1 est enfin de retour sur le circuit de Spa, après 3h17 d'une attente interminable. La Safety Car les emmène, le chrono affiche fièrement que la course durera une heure. Elle ne durera en fait que neuf minutes, et encore, sans départ réel. Drapeau rouge après trois tours, tout le monde a compris que c'était fini. Pourquoi ? Pour obtenir un classement, sauver les droits TV et commerciaux et priver les fans d'un beau remboursement. Tu m'étonnes, à 370€ la place pour observer la pluie, ça fait cher le regret, vous ne trouvez pas ?

C'est une honte. La F1 a berné des fans venus de loin, qui ont parfois mis un demi-salaire pour vivre un rêve. Que la sécurité prime, c'est normal. Qu'on joue sur les mots, qu'on manipule les règles pour éviter que les finances ne pâtissent d'une condition incontrôlable, c'est proprement dégueulasse. Qu'on soit clair: ceux qui ont assisté, sur le circuit, à ce spectacle ridicule ont été victimes d'une arnaque pure et simple.

Alors je retiendrai plutôt de ce fiasco énorme des images magistrales issues du paddock: le match de foot entre Vettel et Schumacher, la partie de pétanque des commissaires dans un bac à graviers, les stewards qui font un faux ravitaillement. Mais surtout, ces fans. Indéfectibles passionnés, ils ont vécu une après-midi cauchemardesque et repartent bredouille. Comble de l'indécence, un podium célébré fièrement devant les yeux de ce qui sert de tirelire à la F1.

Des fans qui vont rentrer chez eux bredouille, avec comme seul souvenir, celui d'une journée sous la pluie où ils n'ont vu aucune F1 à belle allure. Ce qu'il s'est passé est indigne d'un GP de F1, encore plus sur un tel tracé. Certes, rouler aurait été dangereux. Il fallait alors reconnaître les choses et ne pas faire tirer en longueur ce qui n'était qu'une négociation pour conserver ses billets. Ce sont les fans et les commissaires qui vous font vivre. Tous ont perdu une journée à cause de vous. Et ce n'est même pas une blague. 

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