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Des sourires d'un côté, des visages fermés de l'autre: les qualifications du Grand Prix d'Australie de Formule 1 dans le garage de l'écurie Alpine, où l'AFP avait pris place samedi, ont été mitigées avec la neuvième position décrochée par Pierre Gasly et la onzième pour Esteban Ocon.
"Neuvième place, beau travail": les mots de Karel Loos, l'ingénieur de Pierre Gasly, dans la radio de l'équipe viennent mettre un terme à plus d'une heure de stress et de tension pour l'écurie française, qui n'a pas réussi à placer ses deux pilotes dans le Top 10, comme ce fut le cas en Arabie Saoudite il y a deux semaines.
Il s'en est fallu de peu puisqu'Ocon a été éliminé au terme de la deuxième partie des qualifications (Q2) pour seulement sept millièmes de seconde, alors qu'il venait d'enregistrer une prometteuse quatrième place lors de la Q1...
Une heure plus tôt, il était arrivé concentré dans le garage, où travaillent une quarantaine de personnes. Comme d'habitude, il est alors le premier des deux pilotes Alpine à rejoindre sa monoplace, autour de laquelle s'affairent une dizaine de mécaniciens et ingénieurs qui réalisent de bruyants tests moteur, 15 minutes avant le début de la séance.
Après avoir échangé avec des membres de son équipe, le Normand enfile sa cagoule, son casque et ses gants, il monte sur une balance pour se peser, puis grimpe dans sa voiture.
- Yeux ébahis -
Le rituel est le même pour Gasly, qui fait son apparition peu après. A 15h58, alors que les premières voitures s'élancent de leurs stands en vue du début des qualifications, les mécaniciens installent les pneus tendres sur les deux monoplaces roses de l'écurie tricolore, tandis que les ingénieurs scrutent les radars météo car la pluie menace et pourrait changer la donne.
A la radio, les ingénieurs annoncent la stratégie: "On va s'élancer à la quatrième minute de la session et on alternera un tour lent puis un tour rapide". Puis, à 16h04, tout s'accélère dans le garage et les deux voitures s'élancent dans un bruit assourdissant, sous les yeux ébahis d'une dizaine d'invités, casques sur les oreilles et téléphones en main pour filmer et prendre des photos.
Mais, quelques instants plus tard, le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull) sort de la piste et provoque l'interruption de la Q1. Les deux voitures sont alors rappelées au garage. Les pneus sont retirés sur celle d'Ocon, des tests moteur sont effectués sur celle de Gasly.
Cinq minutes plus tard, les deux monoplaces retournent en piste. Et tout le monde a désormais les yeux rivés vers les télévisions qui diffusent les qualifications en direct.
Gasly se fait peur avec le 13e temps, tandis que des applaudissements retentissent quand Ocon réalise le troisième chrono provisoire de la Q1.
De retour au garage, les monoplaces sont vérifiées par les mécaniciens, qui remettent du carburant en vue de la Q2. Celle-ci débute à 16h33 et, quatre minutes plus tard, tout s'anime à nouveau, les moteurs ronflent, les voitures s'élancent. "On garde la même stratégie, avec un tour lent puis un tour rapide" annonce à la radio Josh Peckett, l'ingénieur d'Esteban Ocon.
- Deux salles, deux ambiances -
Le garage redevient silencieux, hormis lorsque Max Verstappen (Red Bull), lancé à pleine vitesse, évite de justesse une poule d'eau qui traversait la piste, ce qui provoque quelques cris.
Puis des applaudissements retentissent quand Gasly réalise le quatrième temps, tandis que c'est la douche froide de l'autre côté du garage, où des mécaniciens se prennent la tête à deux mains en voyant qu'Ocon est relégué au 11e rang, synonyme d'élimination.
"sept millièmes c'est frustrant, on avait la vitesse pour beaucoup plus aujourd'hui", a réagi après coup le pilote de 26 ans au micro de Canal+.
Esteban Ocon rentre au garage et descend de sa monoplace le visage fermé, alors que Gasly se prépare pour la dernière partie des qualifications. "Cette fois on va partir au début de la session car la pluie pourrait arriver", indique Karel Loos à la radio. "Je suis d'accord", lui répond l'ancien pilote AlphaTauri.
Tandis que Gasly décroche la neuvième place sur la grille et que ses mécaniciens se congratulent, ceux d'Ocon ont déjà commencé à démonter la monoplace de leur protégé de l'autre côté du garage... Deux salles, deux ambiances!