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Roland-Garros: Schwartzman-Nadal, l'heure des retrouvailles

L'un veut prendre sa revanche, l'autre enfoncer le clou. Rafael Nadal et Diego Schwartzman se retrouvent vendredi en demi-finale de Roland-Garros, vingt jours après la victoire de l'Argentin en quarts de finale à Rome.

Il y a trois semaines, cela aurait été le combat de David contre Goliath: Schwartzman 14e mondial, 3 titres en tout et pour tout, contre Nadal, deuxième meilleur joueur du monde, 85 titres dont 12 coupes des Mousquetaires. Mais ça, c'était avant l'épisode romain.

Le 19 septembre, l'Argentin de 28 ans a joué "le plus beau match de (sa) carrière" et disposé du Majorquin en seulement deux sets (6-2, 7-5) lui qui, en neuf confrontations, ne l'avait jamais battu.

De quoi déstabiliser le roi de la terre battue ? Ou au contraire le galvaniser ?

L'Espagnol est arrivé à Paris un peu grognon. Lui qui aime enchaîner les tournois sur terre battue avant Roland-Garros ne comptabilisait alors que trois matches depuis février.

- "Entreprise de déstabilisation " -

Les conditions automnales régnant dans la capitale française et les nouvelles balles du tournoi, trop lourdes à son goût, n'ont rien arrangé. "Il fait trop froid pour jouer", a répété mercredi le joueur de 34 ans.

Au contraire, Schwartzman apparaît en pleine forme. Confiant après sa première finale en Masters 1000, à Rome où il a été battu par Djokovic, l'Argentin aimerait maintenant en faire de même en Grand Chelem: "Par le passé, j'ai souvent bien joué mais je n'ai pas su saisir ma chance. Désormais, je le fais."

Pour cela, il ne manque pas d'atouts. "Malgré sa petite taille (moins de 1m70), il a la faculté de tenir l'intensité du jeu face à Nadal", estime Julien Benneteau, capitaine de l'équipe de France de Fed Cup.

"Il a un jeu assez bluffant. Avec ses variations, c'est une entreprise de déstabilisation globale à lui tout seul. Il frappe toujours le coup juste au bon moment", analyse Arnaud Di Pasquale, ancien DTN du tennis français.

Très mobile, l'Argentin court sur toutes les balles. Et arrive relativement serein face à l'Espagnol. "Je ne dirais pas que je suis totalement confiant. Mais je sais que cette semaine, je peux le battre", a-t-il déclaré.

Face à Thiem, Schwartzman a déjà montré qu'il ne lâcherait rien, remportant un combat de plus de 5h !

"Master class de tennis moderne sur terre battue, messieurs ! Diego tu es très grand", a salué Benneteau sur Twitter.

Mais justement n'a-t-il pas laissé trop d'énergie ?

En tout, Schwartzman a passé 13h34 sur les courts parisiens, contre 9h04 pour Nadal. "Ça va forcément laisser des traces", estime Di Pasquale en soulignant que l'Espagnol "s'était baladé" pour rejoindre le dernier carré.

- Record à battre -

"Il a laissé très peu de jeux (et aucun set), malgré les conditions il a montré qu'il était bien là", explique l'ancien joueur français.

Certes, son match de mardi face à Sinner s'est fini mercredi à 1h25. Mais il n'a pas tremblé pour ce premier vrai test face à la pépite italienne.

Vendredi, l'humidité devrait être encore au rendez-vous sur le court Philippe-Chartrier. Pas vraiment de quoi réjouir Nadal, dont le lift ravageur ne s'accommode guère d'un ocre plombé. Et puis, "cette défaite à Rome, il va y repenser c'est sûr", estime Benneteau.

"Mais comme tous les grands champions, il a su se remettre en question. Il va être encore plus vigilant", tempère Di Pasquale.

Car qu'importe la pluie, le vent, ou les tempêtes, Nadal reste le "grand favori". "Roland c'est son royaume, il va le défendre", souligne Benneteau. "Ça va être dur de le battre, à Paris il est dans une autre dimension", renchérit Di Pasquale.

D'autant que cette année, l'Espagnol arrive sur-motivé. Privé de son 10e titre à Rome, il ne voudra pas manquer une 13e couronne parisienne. Et surtout, pas question pour lui de laisser passer sa chance d'égaler le record de titres en Grand Chelem de son grand rival Roger Federer (20).

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