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Giro: "C'est une aventure!", estime Thibaut Pinot

Quatrième et vainqueur d'étape l'an passé, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) retrouve avec plaisir le Giro, "une aventure" qui commence vendredi à Jérusalem et qu'il espère teintée de rose s'il n'a pas de souci de santé.

QUESTION: Vous disiez l'an dernier: "quand on se présente au départ, c'est pour gagner" mais aussi "la victoire, ça paraît compliqué". Est-ce toujours le cas?

REPONSE: "Bien sûr. Dans un grand tour, les dangers sont plus importants que dans une course d'une semaine. Trois semaines, c'est une aventure! Il faut passer outre tous les pépins, toutes les péripéties."

Q: Mais c'est jouable?

R: "Je l'espère. Je fais tout pour. S'il ne m'arrive rien..."

Q: Pensez-vous que vous auriez pu gagner l'an passé sans un problème de santé?

R: "Peut-être pas gagner mais monter sur le podium, pour moi c'est sûr. Dans les grands tours, j'ai des soucis de santé."

Q: Quel bilan dressez-vous du Giro 2017?

R: "C'est une aventure qui m'a plu. J'avais l'habitude du Tour mais j'ai compris tout de suite que le Giro me conviendrait très bien. Je me sens plus à mon aise. C'est moins la folie, c'est moins gigantesque. Le Giro se rapproche davantage des autres courses."

Q: La course proprement dite est-elle davantage à votre convenance?

R: "Dans le Giro, il n'y a pas de pavés... Dès la sixième étape, on arrive à l'Etna. Sur le Tour, il faudra attendre dix jours. Du coup, le peloton est moins nerveux sur le Giro, il y a beaucoup moins de tension. Et, comme les routes sont plus sinueuses, le peloton est plus souvent en file indienne. Quand tu es costaud, c'est plus facile d'être devant."

Q: Le parcours de cette année vous semble-t-il plus favorable?

R: "Oui. Il y a davantage d'arrivées au sommet (6 contre 4) et des arrivées pour puncheurs, mais pas en descente. Les contre-la-montre auront moins d'incidence. Le 'chrono' de Trente, que j'ai reconnu, est assez limpide, il fera moins d'écart que ceux de l'an dernier."

Q: Et les arrivées au sommet?

R: "Il y aura plus d'écart. La densité des grimpeurs est telle qu'il ne faudra surtout pas avoir un jour-sans ces jours-là."

Q: Dans ce lot de grimpeurs, distinguez-vous un ou plusieurs favoris?

R: "J'en vois deux, Lopez, qui aura une équipe très forte, et Froome, l'épouvantail."

Q: A quoi vous attendez-vous avec lui?

R: "Je ne sais pas trop. Au Tour des Alpes, on a très bien vu qu'il n'était pas encore à cent pour cent. Cette saison, il n'a pas été convaincant par rapport aux autres années. Il aime beaucoup la chaleur, ce qui n'est jamais certain sur le Giro. Du coup, on peut espérer."

Q: Et Lopez?

R: "C'est difficile de faire une hiérarchie dans les grimpeurs mais, quand il est à 100 %, il est peut-être devenu le meilleur du monde."

Q: Vous n'avez pas cité Tom Dumoulin (vainqueur sortant) dans les deux favoris?

R: "On n'a pas vu ce qu'il était capable de faire cette année. On est une dizaine, peut-être plus même, à pouvoir entrer dans les cinq premiers. Chaves, (Simon) Yates, Pozzovivo, Aru, Woods..."

Q: Quel sera le premier rendez-vous?

R: "L'Etna, je pense. Ce sera différent de l'an dernier. On le grimpe par un côté très difficile. Le vent n'aura pas d'influence."

Q: On dit souvent qu'il ne faut pas prendre le maillot rose trop tôt pour ne pas avoir à supporter le poids de la course...

R: "J'ai toujours rêvé de porter le maillot d'un grand tour, que ce soit le Tour de France ou le Giro. C'est un maillot mythique. Si je peux le porter dès que possible, je le ferai."

Q: Que pensez-vous du départ de Jérusalem?

R: "Ce qui me pose problème, c'est que c'est loin. J'aurais préféré découvrir ce pays hors du Giro. Mais c'est la course, je l'accepte. Du coup, il y a un voyage en avion et un jour de repos après trois étapes. Je ne suis pas fan des jours de repos, ça casse le rythme. Si cela ne tenait qu'à moi, il n'y aurait pas de jours de repos dans un grand tour!"

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