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Philippe Gilbert veut le dernier monument manquant à son palmarès: "Tout le monde sait que Milan-Sanremo est un objectif pour moi"

Cinq mois après sa date habituelle, la première grande classique de la saison cycliste se dispute aujourd'hui. Milan-Sanremo est l'un des derniers monuments qui manquent au palmarès du Belge Philippe Gilbert. Le coureur de l'équipe Lotto Soudal a reçu nos journalistes avant le départ.

Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et Tour de Lombardie, la liste des monuments accrochés au palmarès de Philippe Gilbert est presque complète. Mais il y en a une qu'il a souvent cochée sur le calendrier. La Classicissima, Milan-Sanremo et ses 300 kilomètres sont encore un objectif pour parfaire la grande carrière du Belge : "Tout le monde sait que c’est un objectif pour moi et que c’est une course importante pour tout le monde. Le premier monument de la saison 2020".

Toutefois, les conditions sont bien particulières cette année compte tenu de la crise sanitaire globale. D'abord la date : Milan-Sanremo reste la première grande classique de la saison mais décalée de 5 mois. La course qui se tient habituellement sous les conditions printanières de la fin mars aura cette fois lieu sous la chaleur étouffante du mois d'août.

Conditions extrêmes et inédites

Le parcours également : plusieurs maires se sont opposés au passage de la course dans leur commune, obligeant les organisateurs à revoir le tracé. Il sera donc rallongé et comportera un peu plus de côte. Philippe Gilbert se prépare à ces conditions inédites : "Nouveau parcours. L’organisation a dû trouver un parcours alternatif. Plus long, 306km, 900 mètres de dénivelé en plus. Le fait qu’on soit 6 coureurs au départ également (pour accueillir une équipe supplémentaire, les organisateurs ont enlevé un coureur par formation, ndlr). Et la température évidemment". 

Une situation extrême qui pourrait laisser certains coureurs sur le bord de la route ? Selon le Belge, le peloton est préparé : "Je pense que dans le peloton professionnel tout le monde est capable de faire ce genre d’étapes. Maintenant, ça dépendra de la vitesse évidemment et de l’intensité dans le final". Des opportunités pourraient même s'ouvrir avec ce nouveau parcours. Le coureur de l'équipe belge Lotto Soudal a son idée sur les passages décisifs. "Les trois montées de la journée seront un peu plus condensées que d’habitude. Il y a une opportunité en effet de mettre les sprinteurs sous pression et peut-être d’attaquer. Il faudra se tenir prêt pour cette opportunité et cette occasion de partir plus tôt, dans la Cipressa par exemple plutôt qu’attendre le Poggio".

C’était assez incroyable de voir tous les supporters italiens me crier "Milano Sanremo, Milano Sanremo"

Si la chaleur et un parcours dantesque ne font pas forcément l'affaire des coureurs, Philippe Gilbert sait qu'il peut compter sur le soutien de nombreux supporters. Hier, il confiait déjà recevoir de nombreux messages de soutien. Une forme de pression, dit-il mais qui booste. "Tout le monde sait que je fais le maximum et je pense que tout le monde a envie de me voir gagner et donc ça fait chaud au cœur. Sur les Strade (Strade Bianche remportés par Wout Van Aert le 1er août dernier, ndlr), c’était assez incroyable de voir tous les supporters italiens me crier 'Milano Sanremo, Milano Sanremo'. C’était sans arrêt. C’était un petit réconfort parce que j’étais loin et j’ai souffert. Et c’est ce qu’il y a de plus beau dans le sport, l’échange avec le public", note-t-il.

Un public énorme massé sur une distance assez courte, c’est ça qui nous fait vivre je pense

Toutefois, le soutien se fera plus faible cette année sur le bord de la route. La pandémie de coronavirus oblige l'organisation de limiter fortement le nombre de spectateurs présents sur le parcours. Un vrai manque selon Philippe Gilbert : "On a vu la tristesse de ces arrivées. L’arrivée dans Sienne avec personne au bord de la route, c’était triste à voir. Je serais Van Aert, j’aurais envie de la regagner mais avec le public, de rejouer la scène. Dans ma carrière, j’ai vécu des moments inoubliables grâce au public et des échanges comme le Mur de Huy avec un public énorme massé sur une distance assez courte. C’est ça qui nous fait vivre je pense. Il y a certains coureurs, je connais très bien Julian Alaphilippe, je sais qu’il gagne 10 15 % de sa performance quand tout le monde crie son nom. Ça transcende certaines personnes et sans public c’est pas pareil".

Le Français Julian Alaphilippe, vainqueur en 2019 sera d'ailleurs l'un des sérieux adversaires du jour pour Philippe Gilbert. La concurrence sera rude dans le peloton avec notamment Vincenzo Nibali (Trek-Segafredo), lauréat 2018, le Polonais Michal Kwiatkowski (Ineos), vainqueur 2017, le Néerlandais Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) ou encore le Slovaque Peter Sagan (BORA-hansgrohe).

 

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