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Face au Covid-19, le cyclisme s’ajuste course après course

Sans droit à l'erreur, à trois semaines de l'échéance capitale qu'est le Tour de France, le cyclisme d'après s'ajuste course après course au contexte Covid-19 pour éviter le scénario noir d'un cas qui se diffuse dans le peloton.

Jamais le Tour de l'Ain, course du troisième échelon mondial, n'avait autant été sous les projecteurs et c'est autant par son plateau +all star+, qui a appâté les télévisions slovènes (pour Primoz Roglic) et néerlandaises (pour Tom Dumoulin et Steven Kruijswijk) que pour sa gestion sanitaire.

Après une visioconférence avec l'Union cycliste internationale (UCI) qui a effectué un "retour d'expérience des premières épreuves", les organisateurs ont reçu jeudi matin comme directive de ne pas autoriser l'accès aux parkings des équipes aux médias, explique le directeur de l'organisation Philippe Colliou

Et ce n'est pas la seule différence par rapport à la Route d'Occitanie, première course disputée en France depuis le déconfinement, où le boss de l'équipe britannique Ineos, Sir Dave Brailsford, n'avait pas apprécié la présence de certains journalistes non masqués, autour de son car noir et bordeaux.

Pas non plus de podium des signatures au départ de la 1re étape pour les coureurs vendredi mais un défilé pour éviter une concentration du public, évidemment privé de photos et d'autographes.

"C'est plutôt agréable pour être honnête, a ironisé au départ, dans son habituel humour aigre doux, le vainqueur du Tour de France 2018 Geraint Thomas, "plutôt content" du "calme autour du car".

Avant de livrer le fond de sa pensée: "Non, il y a évidemment beaucoup moins de chaos au départ mais espérons que l'ambiance soit la même que d'habitude au bord des routes, on verra."

Si les organisateurs ont la possibilité de contrôler le port du masque et le respect des gestes barrières aux départs et arrivées, l'opération est plus complexe sur la route.

- Des spectateurs qui "crient à 40 cm" des coureurs -

Julien Bernard (Trek) a pu le constater lors de son échappée sur l'étape de montagne de la Route d'Occitanie lundi : "Les gens ne se rendent pas compte que quand ils viennent crier à 40 centimètres pour nous encourager, il y a un risque", estimait vendredi dans l'Ain le coureur français.

Même constat chez Alexis Vuillermoz (AG2R – La Mondiale) qui enchaîne lui aussi après quatre jours de course en Occitanie : "Dans l'euphorie, certains oublient d'appliquer les règles de base", regrette-t-il.

"Je comprends qu'ils ne veuillent pas garder un masque en plein soleil sous ces températures mais ce serait bien qu'ils le mettent au moment de notre passage", propose Julien Bernard tout en soulignant que les organisateurs "essaient tant bien que mal".

"Dans la caravane publicitaire, nous diffusons des messages de prévention demandant de porter des masques quand la distanciation n'est pas possible", détaille Philippe Colliou qui "compte sur l'intelligence collective" des suiveurs.

- Résultat de test qui se fait attendre -

"Ce sont seulement les premières courses. A la fin de cette semaine, les organisateurs et l'UCI pourront faire un bilan", se projette le directeur sportif d'AG2R – La Mondiale Julien Jurdie qui retient aussi des difficultés avec les tests virologiques.

"On est tributaire des laboratoires qui doivent nous renvoyer les résultats", expose ce dirigeant.

Un de ses coureurs, testé comme le veulent les directives de l'UCI à J-3 et donc mardi, n'avait toujours pas reçu son résultat jeudi en fin d'après-midi. Une chance que les règles permettent de présenter le test jusqu'à quatre heures avant le départ.

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