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Delhaize et TotalEnergies mis sous pression: les modèles des entreprises sont-ils en train de changer ?

Delhaize qui franchise ses magasins, Total qui externalise la gestion de ses pompes à essence. Sommes-nous en train de changer de modèles dans le fonctionnement des entreprises ? Pour répondre à cette question, Olivier Schnoonejans a invité Philippe Ledent, économiste chez ING, sur le plateau du RTL INFO 13h ce mercredi.   

Les deux situations présentent-elles des similitudes ?

"Elles sont surtout très différentes. C’est un peu un hasard du calendrier qu’on ait ces deux dossiers. S’il faut mettre une similitude, c’est que ce sont des secteurs mis sous pression. D’un côté, la grande distribution où il y a plus de concurrence qu’auparavant. On le voit bien, il y a de plus en plus d’enseignes que par le passé. Pour les stations-services, c’est un peu différent. C’est plus une pression existentielle. On va vers l’électrification des véhicules. Que vont devenir les stations-services ? Est-ce que les bornes de recharge seront là ? Est-ce qu’il faut davantage aller justement vers un point où on retrouve différents services ? Ce sont des questions qui se posent et cette pression génère la nécessité de peut-être faire évoluer certains modèles." 

Pression, incertitude. Est-on en train de changer de modèles, avec moins de grandes structures, plus de sous-traitance, d’externalisation ?

"On change de modèles parce que l’économie change et elle change de plus en plus rapidement. Est-ce que cela va forcément vers des plus petites structures, ça, je ne dirais pas. Regardez un autre secteur qui est beaucoup touché, les concessionnaires automobiles, on voit beaucoup de mouvements là aussi et c’est plutôt un mouvement de concentration, c’est plutôt des grandes structures qui émergent. Par contre, il est clair que c’est plus un modèle où on a moins ce qu’on appelle l’intégration, c’est-à-dire avoir le service de A à Z. C’est moi qui achète les marchandises en grandes quantités qui assurent la promotion, la distribution, la gestion des magasins. Là, on voit qu’on a davantage un modèle où chaque étape de la chaîne se fait avec des acteurs différents. C’est ça peut-être le point commun entre tous ces mouvements." 

Les travailleurs doivent-ils se préparer inéluctablement à plus d'instabilité ?

"J’aurais tendance à dire que l’économie est devenue de plus en plus instable. Il y a de plus en plus de choc. Il y a de plus en plus de changements qui sont parfois existentiels. On adopte des technologies, on adopte des produits beaucoup plus rapidement qu’avant et donc cela demande aux entreprises d’être beaucoup plus malléables, de changer de cap. Et forcément, cela percole jusqu’aux travailleurs. Que cet environnement appelle à plus de flexibilité et remette en cause les habitudes du passé, c’est un trait commun à l’économie aujourd’hui."   


 

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