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Les agriculteurs sont souvent sans défense face à la grande distribution: comment essaient-ils de survivre?

Le monde agricole est en difficulté et alors que certains sont dans les rues pour crier leur colère, beaucoup d'entre eux vivent énormément de problèmes au quotidien. Le principal : un problème économique. Beaucoup d'agriculteurs vendent aujourd'hui leurs marchandises à la grande distribution. 

Toutefois, celle-ci n'est pas toujours clémente en termes de prix : il arrive parfois que les prix demandés soient bien inférieurs à la demande des agriculteurs mais ceux-ci n'ont guère d'autres choix que d'accepter. Pour cause, en cas de refus, les récoltes et bêtes pourraient s'accumuler, augmentant les coûts d'exploitation par la même occasion. Beaucoup se sentent donc pris à la gorge lors de ces négociations car aucun d'eux ne choisit le prix, c'est l'acheteur qui le défini et c'est à prendre ou à laisser.

"Il peut y avoir des négociations négociations au moment où on accepte ou on refuse un contrat", détaille Marianne Streel,  présidente de la Fédération Wallonne de l'Agriculture. "Si je dis 'le prix que tu me donnes aujourd'hui pour ma vache, c'est non, alors ça veut dire qu'elle reste plus longtemps dans l'exploitation ou qu'il faudra trouver quelqu'un d'autre pour l'acheter alors les coûts de production continuent à augmenter puisque nous continuons à la soigner, par exemple'. C'est un choix, mais très souvent, étant donné le manque de trésorerie dans les exploitations, il n'y a pas réellement le choix".

De plus, les agriculteurs Belges et même Européens n'ont pas les mêmes normes que d'autres pays exportateurs. De ce fait, les coûts de production seront bien plus élevés pour un boeuf belge qu'un boeuf argentin, permettant finalement au sud-américains de vendre leur viande bien moins chère que les agriculteurs belges, constituant de ce fait, une sorte de concurrence déloyale. 

Dans leur ferme, Henri et Dominique ont dû arrêter la production de lait en 2016 suite à la dégringolade des prix. Aujourd'hui, ils produisent principalement des oeufs et de la viande. Pour les oeufs, ils ne travaillent qu'avec certains revendeurs spécifiques ayant accepté leur prix mais refuse de travailler avec d'autres, sachant que les prix proposés ne reflèteront pas leur travail. "Je sais ce qu'il y a dans la grande distribution", note Serge, un habitué de la ferme. "Pour mes oeufs, je viens chez Dominique, au moins je sais d'où ils viennent".

Supprimer l'intermédiaire est une des solutions pour mieux rémunérer les agriculteurs qui sont, au final, le garde-manger de la Belgique.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Non, ils ne sont pas obligés. S'il y avait réellement une demande pour leurs produits, ils pourraient négocier leurs prix. Mais la réalité, c'est que la majorité des gens n'en on rien à faire que ce soit de la viande locale, belge, française ou autre. L'important c'est la qualité et le prix. Et les autres pays font de l'excellente qualité aussi, n'en déplaisent aux égocentriques persuadés que la Belgique fait mieux que les autres...

    Thierry Frayer
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  • Bah oui, ils n'ont qu'à supprimer les intermédiaires. Mais alors ils se rendent compte qu'élever la vache, c'est 10% du travail et qu'il reste toute la logistique, la transformation, l'emballage, la distribution, le marketing, la vente, etc. Et que chacune de ces étapes coûte très cher... Et quand ils suppriment les intermédiaires, ils vendent encore plus cher qu'avec...

    Thierry Frayer
     Répondre