Accueil Actu Belgique Economie

Perte de contrat pour Audi Forest, plan de restructuration chez Van Hool: quel avenir pour l'industrie en Belgique?

La Belgique et l'Europe sont-elles en train d'être définitivement dépassées par la Chine et le continent américain dans un grand nombre de secteurs industriels?

Lundi, le constructeur de bus Van Hool a annoncé un plan de restructuration qui prévoit la suppression de plus de 1.100 emplois d'ici 2028. La production de bus sera entièrement transférée en Macédoine du Nord.

Le constructeur Van Hool a aussi raté le marché de De Lijn, la société flamande de transports en commun qui a signé avec un constructeur chinois, BYD, pour la fourniture de dizaines de nouveaux bus électriques pour son réseau. 

Aussi, on a appris que voiture qui succédera à l’Audi Q8 e-tron ne sera pas construite dans l'usine Audi de Forest mais bien au Mexique à partir de 2027.

L'industrie belge et européenne est-elle derrière la Chine et l'industrie américaine? Pourquoi? 

En Belgique

L’industrie en Belgique possède un grand point fort: la recherche et développement. Les dépenses dans ce domaine sont passées de 1,91 million d'euros à 3,37 millions d'euros entre 2013 et 2021. "On a un contexte fiscal intéressant, avec notamment la réduction du pré-compte professionnel sur les chercheurs", souligne Clarisse Ramakers, directrice générale d’Agoria wallonie, fédération de l’industrie technologique, au micro de Bel RTL.

L’industrie belge est freinée par les coûts des salaires, de l’énergie et des matières premières, et aussi par des permis de construire accordés très lentement. "Le temps qu'il faut à nos administrations pour délivrer des permis pour faire de la place aux nouveaux investissements" est également un facteur qui ralentit l'industrie selon Clarisse Ramakers. Les finances actuelles ne permettent pas d’investir en masse. "La Wallonie reste un petit poucet, et la Belgique aussi, avec une situation budgétaire qui ne permet pas pour le moment de lâcher les vannes d'aide à l'investissement pour nos entreprises", poursuit Clarisse Ramakers. La Belgique compte sur l’Europe pour obtenir des aides à l’investissement.

L'industrie technologique belge compte près de 16.000 (15.981) employeurs et 330.000 (329.886) travailleurs. En tant que tel, ce secteur représente 10% de tous les salariés du secteur privé belge. 

En Europe

L’industrie européenne respecte des normes sociales, de travail et environnementales élevées. Mais elle doit affronter une forte concurrence de la Chine et des Etats-Unis. Elle a aussi raté quelques tournants dont celui de l’intelligence artificielle et de la digitalisation. "Le secteur industriel est un peu à la croisée des chemins, peu importe où vous produisez. On a plutôt des pôles qui se font concurrence et qui se mettent des barrières", selon Philippe Ledent économiste chez ING. L'Europe serait aussi à la traîne sur les investissements face aux nombreux changements technologiques. 

L’industrie représente plus de 20 % de l'économie de l'Union européenne, environ 35 millions d'emplois et 80 % des exportations de biens de l'UE.

Clarisse Ramakers, directrice générale d’Agoria wallonie, fédération de l’industrie technologique, confirme la concurrence intra-européenne dans le secteur de l'industrie. "Il commence à y avoir une compétition entre les différents états par rapport au fait que la Commission européenne a permis d'accorder des aides de manière plus facile aux entreprises", explique-t-elle. "Ce qu'il faut faire, c'est travailler au niveau européen et créer des fonds de financement comme la Commission l'a fait en matière de défense."

Autrement dit, l'industrie belge a besoin de l’Europe, et l'ensemble de l'Europe a des efforts à faire en matière d'adaptation...

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

3 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • Il y a plusieurs raisons. D'abord, l'industrie requiert des personnes non-qualifiées, mais en Belgique ça coûte directement très cher d'embaucher des ouvriers. Ensuite, la Belgique et l'Europe en général, est trop passéiste avec une partie de la population qui refuse le changement, et donc au lieu d'évoluer doucement, forcément cela se fait par chocs quand d'autres continents nous dépassent...

    Thierry Frayer
     Répondre
  • Et pas pour la Wallonie évidemment qui devra subvenir aux besoins de la Flandre, oh wait

  • ça pue pour les flamands ...eux qui ont tout miser sur le secteur automobile, la chimie et l'industrie lourde ....!!

    abdoule carolo
     Répondre