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Sandrine Couturier, victime de l'attaque à Maelbeek, a expliqué ce qu'elle a appelé ses "trois temps de réparation", mercredi matin, devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016. Elle a parlé de sa réparation physique, après avoir été brûlée au visage et aux mains, de sa réparation psychique ensuite, grâce à l'aide de nombreuses personnes et notamment de ce qu'elle appelle "le groupe des petites copines", qui la réunit avec quatre autres femmes rescapées de l'explosion à Maelbeek. Enfin, elle a évoqué sa réparation sociétale, réalisée entre autres en rencontrant des mamans de jeunes partis combattre en Syrie.
Sandrine Couturier, directrice d'une association, se trouvait, le 22 mars 2016 à 09h10, dans la deuxième voiture de la rame de métro où se trouvait le kamikaze Khalid El Bakraoui. Elle a livré son témoignage d'une voix douce, posée, ponctué de quelques notes d'humour.
"J'ai pris le métro à Demey. J'étais assise côté fenêtre donnant vers le quai. Nous sommes arrivés à la station Maelbeek. J'étais sur mon GSM, je n'ai donc pas vu le jeune homme porteur d'un sac à dos. Il y avait quatre rangées de sièges qui nous séparait. Le métro a redémarré. Je me rappelle me sentir être attirée vers l'avant. À ce moment-là, ça a explosé. Je me souviens, et de la violence d'un choc sur le haut de ma poitrine, et d'avoir vu le toit du wagon qui s'ouvre comme une boîte de conserve. Mon cerveau a alors fonctionné très très vite et je n'avais qu'un seul but: sortir", a relaté la rescapée.
Après avoir été soignée pour ses blessures, Sandrine a entamé un long cheminement pour retrouver un équilibre psychologique. "Je me sentais du côté des morts, il m'a fallu reconstruire un chemin vers les vivants", a-t-elle confié.