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Le ministère public fédéral a requis vendredi des peines d'emprisonnement de deux à huit ans à l'encontre de huit personnes soupçonnées d'être impliquées dans une forme très inhabituelle de trafic d'êtres humains. Les victimes auraient été amenées en Europe à bord de jets privés en échange d'importantes sommes d'argent. Deux suspects n'ont pas comparu et, sur les six autres, seul le chef de file présumé a admis avoir été impliqué dans de tels actes. Mais l'homme a affirmé que sa part était moindre que ce qu'affirme le parquet fédéral.
Selon ce dernier, l'organisation permettait aux victimes, principalement des personnes d'origine kurde d'Iran et d'Irak, de se rendre par leurs propres moyens en Turquie, où elles recevaient de faux passeports diplomatiques et embarquaient à bord d'avions privés. Ces avions avaient pour destination officielle les Caraïbes, mais faisaient à chaque fois escale dans des pays européens. Les migrants y détruisaient leurs faux passeports, pour ensuite demander l'asile. Les victimes payaient jusqu'à 15.000 euros pour un tel voyage.
Le protagoniste principal de l'histoire serait l'Égyptien Ahmed A., 60 ans. Avec sa femme et un contact en Égypte, il aurait organisé les opérations. Il aurait également fourni les faux documents.
Ahmed A. aurait également engagé ses deux frères, en tant que directeurs de l'une des nombreuses sociétés-écrans avec lesquelles A. travaillait, pour blanchir les gains du trafic. Selon le parquet fédéral, Ahmed A. et sa femme ont gagné au moins 680.000 euros grâce au trafic d'êtres humains.
Le parquet fédéral a requis huit ans de prison contre Ahmed A., sept ans de prison contre le contact égyptien et des peines de prison de deux et quatre ans contre l'épouse, les frères et deux autres suspects.
La défense sera entendue le 4 décembre.