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Les avocats de Salah Abdeslam tentent de prouver son innocence au procès des attentats à Bruxelles: "Il n’a pas de sang sur les mains"

Une nouvelle étape a été franchie ce mardi au procès des attentats de Bruxelles avec les plaidoiries des avocats des accusés. Les avocats de Salah Abdeslam sont les premiers à prendre la parole. Ils vont demander l'acquittement de leur client. 

Me Delphine Paci a commencé sa plaidoirie pour Salah Abdeslam, ce mardi matin devant la cour d'assises de Bruxelles, comme on circonscrit un incendie, en arrosant d'abord le pourtour du dossier. Elle a ainsi commencé par évoquer, dans ce procès des attentats du 22 mars 2016, une violation du secret de l'instruction en France, des experts sociologues évincés au procès des attentats du 13 novembre à Paris, ou encore une décoration du président de la cour d'assises de Paris qui pose question.

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"Elle a critiqué vertement le parquet, sa déloyauté"

"Elle a critiqué vertement le parquet, sa déloyauté, son réquisitoire rempli de contre-vérités, selon elle", indique Dominique Demoulin en direct dans le RTL info 13H. L'avocate a pris la parole sur un ton calme et posé, prenant le temps de regarder les jurés droit dans les yeux. La pénaliste a repris le fil des événements, du retour de Salah Abdeslam en Belgique le 14 novembre 2015, après qu'il fait partie des commandos terroristes la veille dans la capitale française, à son inculpation dans le dossier des attentats à Bruxelles. 

En évoquant ces éléments, la pénaliste a voulu rappeler au jury de garder l'esprit ouvert à d'autres thèses, et de rester objectif malgré la gravité des faits jugés. "Le 14 novembre 2015, Salah Abdeslam va devenir un symbole, il est 'le' survivant des attentats à Paris. Et j'ai la conviction que s'il n'incarnait pas ce symbole d'ennemi d'État, jamais le ministère public ne le poursuivrait dans ce dossier-ci. C'est un risque que l'on fait courir à la démocratie et à notre État de droit", a soutenu Me Delphine Paci. 

J’ai accepté de le défendre car la cause est juste

"Ensuite, elle a évoqué la personnalité de son client, son sentiment hypertrophié d’injustice, à sa sensibilité pour la souffrance de ses paires en Syrie et en Irak, à son incapacité de tuer. Il n’a pas de sang sur les mains, rappelle l’avocate", explique notre journaliste. 

Ce mardi après-midi, c’est son co-plaideur Me Michel Bouchat qui va tenter de démontrer que Salah Abdelsam est innocent. "J’ai accepté de le défendre car la cause est juste, a-t-il dit d’emblée", indique Dominique Demoulin. 

"Ce sont des conséquences qui sont éminemment plus crapuleuses"

"Il y a un peu cette tendance à les faire passer pour de jeunes écolos qui se seraient engagés pour le climat, sauf que l’engagement, la radicalisation dans cette cause jihadiste, c’est totalement différent. Ce sont des conséquences qui sont éminemment plus crapuleuses. Et donc il faut pouvoir le dire et ça évidemment c’est quelque chose qui n’est jamais bien pris de la part de personnes qui écoutent ce type de discours. Maintenant, c’est resté très sociologique, très désincarné je dirais. On reste donc dans l’attente", a réagi Guillaume Lys avocat de l’association des victimes V-Europe. 
 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Il reste, hélas pour lui et même s'il a manqué de courage pour aller jusqu'au bout de son idée, complice et organisateur de ces attentats meurtriers. Il est donc intimement associé aux attentats. Je plains les avocats de la défense qui font comme ils peuvent pour ce personnage infect. La justice doit envoyer un signal fort aux primates qui seraient tentés par ce genre d'actions.

    Jean Valjean
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