Partager:
Les scanners de marque chinoise Nuctech utilisés par les douanes belges sont vulnérables à l'espionnage et aux cyberattaques, estime le Conseil d'État dans un arrêt dont font état L'Echo et De Tijd jeudi.
L'affaire avait été introduite par la branche polonaise de Nuctech, fin avril, qui se plaignait de ne pas avoir été informée d'un appel d'offres. Le Conseil d'État a jugé que le SPF Finances pouvait invoquer les "intérêts essentiels de sécurité" pour exclure Nuctech.
Dans l'arrêt du Conseil d'État, le SPF Finances souligne qu'une enquête approfondie a permis de conclure que Nuctech présente effectivement des risques pour la sécurité.
La Sûreté de l'État a, en septembre 2021, fourni au ministre des Finances Vincent Van Peteghem une analyse confidentielle sur Nuctech mettant en lumière un risque pour la sécurité, en pointant, entre autres, les liens de Nuctech avec l'université Tsinghua à Pékin, qui jouerait un rôle dans le cyberespionnage et d'autres projets de défense de la Chine.
Un autre risque est la nécessité pour les entreprises chinoises de coopérer aux activités des services de renseignement nationaux. Nuctech appartient en partie à l'État chinois et doit donc ouvrir des fonctions à des agents de renseignement.
Malgré ces risques, les douanes continuent à travailler avec les scanners de cette société. En avril, Nuctech a appris que les douanes souhaitaient prolonger ces contrats jusqu'en avril 2026. Nuctech affirme également avoir récemment obtenu des contrats pour la police fédérale.