Après avoir passé 456 jours dans un prison en Iran, Olivier Vandecasteele est en route vers la Belgique, annonce le Premier ministre. Son retour au pays est attendu dans les heures à venir. Il est actuellement à bord d'un avion militaire belge qui devra se poser à l'aéroport de Melsborek.
C'est un énorme soulagement pour ses proches après 15 mois d'angoisse. Olivier Vandecasteele, détenu en Iran, a été libéré ce vendredi. "Au moment où je m'adresse à vous, le belge Olivier Vandecasteele est en chemin pour la Belgique. Si tout se déroule comme prévu, il sera parmi nous ce soir. Enfin libre. La nuit dernière, Olivier a été conduit jusqu'à Oman où il a été pris en charge par une équipe de militaires belges et de diplomates. Il y a passé ce matin un certain nombre d'examens médicaux en vue d'évaluer son état de santé et de permettre son retour dans les meilleures conditions possibles", a déclaré M. De Croo.
Le travailleur humanitaire belge a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran. Il était présent dans la capitale iranienne pour vider son appartement. Après six ans, son dernier contrat professionnel était terminé. Mais le Belge était loin d'imaginer le calvaire qui l'attendait.
"De la torture"
Emprisonné, il a été envoyé à l'isolement dans une cave minuscule. Pour le Premier ministre, Olivier Vandecasteele était au coeur d'"un chantage" et traité "de manière inhumaine". Ses conditions de détention relèvaient "de la torture", avait dénoncé Alexander De Croo."Il dort et mange à même le sol, n'a pas suffisamment d'accès aux soins médicaux (...), la lumière ne s'éteint jamais dans sa cellule", avait détaillé le Premier ministre. Très inquiets, ses proches avaient lancé un appel à l'aide. Au fil des mois, son état de santé s'était considérablement détérioré.
Condamné à 40 ans de prison pour "espionnage"
En décembre dernier, les raisons de son incarcération étaient enfin dévoilées. Olivier Vandecasteele a été condamné pour "espionnage" à une peine de 40 ans de prison et 74 coups de fouets. Une nouvelle qui a bouleversé l'opinion publique. Pressé par une mobilisation citoyenne importante, le gouvernement belge n'a cessé de réclamer sa libération aux autorités iraniennes estimant qu'il est "innocent".

Cette libération intervient en échange du retour à Téhéran d'Assadolah Assadi, un diplomate condamné en Belgique en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d'attentat qui devait viser un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants), en France en 2018. Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l'Iran et entré en vigueur le 18 avril a ouvert la voie à cet échange.
Mais le dossier était délicat pour l'exécutif belge qui s'est heurté à une levée de boucliers d'opposants iraniens en exil. Aux yeux de ces derniers, permettre le retour à Téhéran, et une probable libération, de M. Assadi reviendrait à encourager le "terrorisme d'Etat" pratiqué par l'Iran.
