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"Oui, il y a encore de la colère": le père de Julie Van Espen, assassinée en 2019, accuse la justice de ne pas avoir fait son travail

"Oui, il y a encore de la colère." C'est de cette manière qu'Erik Van Espen a entamé ce mardi son audition devant la commission de la Justice de la Chambre. Celle-ci portait sur la lettre ouverte que la famille de Julie Van Espen, assassinée en 2019 à Anvers, a publiée quatre ans après sa mort. La jeune femme avait été tuée par Steven Bakelmans, un homme déjà condamné à deux reprises pour viol. Le père de la victime a plaidé pour une révision en profondeur du droit disciplinaire au sein de la magistrature, mais a également salué les nombreuses femmes qui s'engagent dans la lutte contre les violences sexuelles.

"Parfois, des amis nous demandent s'il y a encore de la colère après quatre ans. Oui, elle est toujours là", a lancé Erik Van Espen. "Nous sommes toujours très en colère parce que personne n'a pris ses responsabilités dans le cas de Julie, et certainement pas au sein de la magistrature. Nous n'avons pas reçu beaucoup de soutien."  

"Ça n'avance pas !"

La famille de Julie Van Espen conclut dès lors que le droit disciplinaire doit être réexaminé de manière approfondie. "Ça n'avance pas ! Il y a peu de dossiers disciplinaires, et certainement aucun sur des dysfonctionnements." A ses yeux, le délai minimum pour soumettre un dossier devrait être plus long et le délai de prescription devrait être plus flexible. Un premier défi pour la prochaine législature serait donc l'évaluation des chefs de corps. Erik Van Espen s'est dit conscient qu'une majorité des deux tiers était requise pour procéder à une telle réforme. Mais "les réactions à notre lettre ouverte montrent que la plupart des partis pensent que cela devrait être possible".  

Des mesures nécessaires pour prévenir des tragédies

Au-delà de cette colère, la famille veut aussi utiliser son énergie pour s'investir dans des projets visant à améliorer la justice. Erik Van Espen a énuméré une série d'autres mesures qu'il juge nécessaires pour prévenir des tragédies comme celle dont sa fille a été victime, dont le suivi obligatoire des délinquants pendant et après leur peine.  

Le père de la jeune étudiante a aussi reconnu un certain nombre de développements positifs comme la création de cinq centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), qualifié de "top réalisation". "Nous, en tant que famille, avons aussi rencontré un nombre incroyable de femmes qui se sont engagées dans la lutte contre les violences sexuelles avec passion et idéalisme. Ce sont des femmes avec une mission", a-t-il salué.

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